Arthisa de Minor

Journal d’Arthisa
An 1279, 21 mai, début d’après-midi

Je m’ennuie. J’en ai marre de ce voyage. Et le pire, c’est que j’ai même pas envie d’arriver. Mes parents m’envoient dans une école d’elfes. Mais j’ai pas envie d’y aller, moi ! Je ne suis que demi-elfe, et j’ai peur qu’on se moque de moi. En plus, j’y connaît pas grand-chose, aux elfes. Plus j’y pense, moins j’ai envie d’y aller, mais mes parents ont jeté des sorts sur la voiture : pas moyen de s’échapper. En plus, ils m’ont dit qu’une surprise m’attendait là-bas. Je me demande ce que c’est… Oui, je sais, je suis curieuse, et alors ? Vous allez pas me dire que c’est un vilain défaut quand même ?
Bon, puisque j’ai commencé à écrire, autant que je me présente. Je m’appelle Arthisa de Minor, je suis la fille de l’écrivain Arthur de Minor et d’une elfe, Manithia al Nohre. Ma mère est guérisseuse, et elle m’a appris quelques trucs. C’est elle qui m’a offert ce journal. Tu parles d’un cadeau ! Enfin bon, c’est vrai qu’il est beau. Tout en cuir rouge avec mon nom gravé sur la couverture et une enluminure sur la première page. J’aime écrire depuis que je suis toute petite, et ma mère le sait. Il paraît que j’ai commencé à tenir un journal à l’âge de 5 ans ! Moi je m’en souviens plus.
Ah, je crois qu’on arrive. C’est toujours mieux que de rester enfermée dans cette espèce de vieux carrosse pourri. On étouffe là-dedans. Ah, c’est bizarre, on dirait pas du tout une école. Le jardin est super grand, et moins bien entretenu que notre jardin (faut le faire, quand même). On dirait presque une vraie forêt ! Bon je descends. A plus tard !


Le journal d’Arthisa est très incomplet, nous raconterons donc à sa place quand cela sera nécessaire. On vous préviendra toujours par le signe suivant : 
Vous l’aurez remarqué, c’est le signe qui figure un peu plus haut. Je n’en dirais pas plus, vous n’êtes quand même pas des imbéciles.


Arthisa descendit du « vieux carrosse pourri » et se dégourdit les jambes. Puis elle jeta un coup d’œil autours d’elle, et elle aperçut deux elfes qui discutaient. Le plus grand était assis sur une branche et adossé au tronc. L’autre s’était allongé dans l’herbe à côté de l’arbre. Elle marcha vers eux et leur demanda :
« Vous êtes de cette école ? Qu’est ce que vous faites, vous séchez les cours ?
- Non, on a pas cours, répondit brutalement le plus grand en descendant de l’arbre. Et d’abord, qui es-tu ? Qu’est ce que tu fais là ?
Il était beaucoup plus grand qu’Arthisa et avait les yeux gris et de longs cheveux bruns.
- C’est bon Manu, tempéra l’autre en se relevant. Tu vois bien que c’est une nouvelle.
- Pff, c’est même pas une vraie elfe, siffla ‘Manu’.
L’autre se retourna vivement et, plantant ses yeux dans ceux de l’impulsif elfe, demanda :
- Et moi, je suis quoi ? Excuse-le, il est de mauvaise humeur, fit-il enfin en se retournant. Comment tu t’appelles ?
- Arthisa, et vous ?
Quand il entendit le nom d’Arthisa, l’elfe afficha une expression bizarre qui n’échappa pas à Arthisa. Elle le dévisagea un moment. À peine plus grand qu’elle, il avait de grands yeux verts, comme elle, et des cheveux bruns, coupés très courts, alors que les siens étaient blonds et longs. Puis il répondit :
- Moi, je m’appelle Ethios et lui il s’appelle Manuelo…mais tu peux l’appeler Manu.
Manuelo réagit :
- Arrête de prendre des décisions à ma place ! Il n’y a que toi qui ai le droit de m’appeler comme ça.
Puis, il se tourna vers Arthisa :
- Eh Arthis, tu veux qu’on te fasse visiter le centre ?
- Pourquoi pas ? Mais appelle-moi Arthisa, sinon je t’appelle Manu !
- OK, OK, c’est bon j’ai pas fait exprès !! T’es une vraie tigresse toi ! »

Les deux elfes lui firent visiter toute l‘école : la bibliothèque, le gymnase, les salles de cours (histoire, langues,…), les salles de pratique de la magie, la salle de détente, et elle découvrit même qu’il y avait une salle de musique, un atelier d’art et un auditorium. Mais ce qui l’étonna le plus, c’est qu’il n’y avait pas d’adultes. Quand elle demanda pourquoi, Ethios lui répondit :
« C’est normal ! Ici, ce sont les élèves les plus doués qui font les cours. Il n’y a qu’un seul adulte qui vit ici tout le temps : le directeur. Il est super sympa. Ah ! J’avais oublié. Il n’y a pas d’emploi du temps : tu peux suivre les cours que tu veux. Tu n’es même pas obligé d’aller en cours. C’est pour ça qu’on était dehors. C’est super, non ?
- Ouais, c’est génial ! Mes amies…adoreraient…
Arthisa soupira. Elle repensa à son ancienne école, à sa meilleure amie Dora, à tout ses copains, à…Une voix amicale interrompit ce flot de souvenirs :
- Ca va Arthisa ? Qu’est ce que t’as ?
C’était Ethios qui s’était approché.
Manuelo intervint :
- Tu dois être crevée. On va t’amener aux dortoirs. On n’a pas le droit de passer la porte des dortoirs des filles donc on sait pas comment c’est. On t’attend dehors !
- Non, attends, je vais chercher Cid ! dit Ethios. C’est une amie. Elle t’accompagnera. Allez-y, je vous rejoins à l’entrée des dortoirs. »
Et il disparut.

Manuelo prit le temps d’expliquer :
- Cid, c’est une copine. C’est une bonne occasion de faire sa connaissance. Son vrai nom c’est…non, elle te le dira elle-même, elle risque de me tuer si je te le dis. Elle est spécialisée dans la magie. Moi, c’est la guerre. Ethios, il se sert de la magie, de l’épée et du savoir. Enfin, en fait de savoir, c’est surtout de la tactique ce qu’il fait. Et toi ?
- Ben… Je sais pas encore. Tu sais, j’ai jamais étais dans une école comme ça. Avant j’étais dans un collège normal. Ma mère dit que j’ai aucune chance de devenir magicienne ou guérisseuse. Et comme j’aime pas la guerre et les massacres…J’ai toujours pas compris pourquoi mes parents voulaient que je vienne là mais bon. Au moins, ici, y a un auditorium et une salle de musique.
- T’aimes la musique ? s’étonna Manuelo. T’a déjà appris à faire d’un instrument ? C’est rare. La plupart des elfes n’aiment pas la musique, et je me demande pourquoi le directeur a pris la peine de faire construire cet auditorium. On ne s’en sert jamais ! Cid aussi aime bien la musique mais tu l’entendrais chanter ! Pouah ! Abominable !
- C’est de moi qu’on parle ? demanda une voix.
- Ah bonjour Cid ! T’es déjà là ?
- On vous attend depuis de cinq minutes, répondit-elle.
- T’exagères, Ethios nous a quittés y a même pas deux minutes.
- Pff, ok j’exagère. Mais toi aussi ! Je ne chante pas si mal que ça.
Manuelo haussa les épaules :
- Arthisa, je te présente Cid. Cid, Arthisa. Je suppose qu’Ethios t’en a parlé. Tu veux bien l’aider à s’installer ? Nous on peut pas entrer chez les filles.
- Ben heureusement, que vous pouvez pas ! Tu viens Arthisa ? C’est par là.

Les deux filles entrèrent dans une petite salle d’où partaient plusieurs couloirs et Cid expliqua :
- En fait, ici on est classé par spécialité : magie, guerre, savoir, et cætera. Chaque personne à une chambre qui mène sur la salle commune de sa spécialité. Plus on a un haut niveau, plus la chambre est grande. Moi je suis de niveau 3. Ma chambre est à gauche comme celle de toutes les magiciennes. C’est quoi ta spécialité ?
- Je sais pas. Mais sûrement pas la guerre ni la magie ! Je suis complètement nulle dans ces deux matières. En fait…je ne sais pas quelles autres spécialisations il y a.
- Alors, il y a le savoir, l’épée, la magie, la musique et le dessin. Et puis le tir à l’arc. Manuelo dit tout le temps qu’il est spécialisé dans la guerre, mais lui c’est pas pareil. Il s’intéresse à TOUT ce qui à trait à la guerre. C’est un très bon épéiste, un bon stratège et un bon archer et toutes ses connaissances sont centrées sur les guerres. Mais il faut savoir que ce n’est pas vraiment une spécialisation. Ah oui, les musiciens et les peintres ont la même salle commune parce qu’ils sont très peu. Alors, tu choisis quoi ?
- Je crois…que je vais aller avec les musiciens.
- C’est vrai ? T’aimes la musique ?
- Oh oui, j’adore !
- Moi aussi ! Je sens qu’on va bien s’entendre.
- Au fait, t’as quel âge ?
- 15 ans. Et toi ?
- J’ai 13 ans, je vais avoir 14 ans en le premier juin.
- C’est bientôt !...Ah ! Ethios va avoir 14 ans en juin aussi !
Arthisa sursauta.
- C’est vrai ?...Et Manuelo ?
- Manuelo c’est le plus grand. Il a 16 ans.



Journal d’Arthisa
An 1279, 21 mai, soir (ou plutôt nuit)

Cet après-midi, après m’être installée dans une petite chambre parfumée, je suis sortie voir la salle commune. C’est une grande salle toute en bois : les murs, le parquet, le plafond, les meubles, la cheminée…Seules exceptions : les fauteuils, qui étaient en cuir. Un groupe de personnes discutait autour d’une table. Quand ils m’ont vu, ils se sont tout de suite tus. J’étais vexée et curieuse de dit savoir ce qu’ils disaient, mais Cid m’appelait. Il était déjà l’heure de dîner. Cid m’a dit qu’Ethios et Manuelo m’attendaient pour manger ensemble. Elle a jeté un coup d’œil sur ma pauvre robe toute crade et m’a dit : « Tu ferais mieux de te changer ». Alors, après avoir hésité quelques minutes, j’ai enfilé un débardeur et un jean. J’ai aussi mis le médaillon en forme de coeur que j’ai depuis toute petite. Je l’emmène partout, il me donne le sentiment d’être chez moi n’importe où tant que je le porte. Bizarre non ? Puis j’ai suivi Cid. Elle m’a emmenée dans le parc. Le restaurant était de l’autre côté du parc, pas très loin des bâtiments scolaires. C’était un restaurant chaleureux d’allure un peu forestière, comme une sorte d’auberge. Dès que j’ai poussé la porte, quelqu’un m’a sauté dessus :
- Cid, qu’est-ce que tu fous !! On t’a attendue vingt minutes !!
Je me suis dégagée :
- Eh ! Fais attention !
- Oups, désolé je croyais que c’était Cid ! fit un jeune garçon en rougissant et en s’écartant précipitamment.
- Kaldo, t’as pas honte !!! Regarde qui c’est avant de sauter dessus !! » le tança Cid. Puis elle m’expliqua : « C’est mon cousin, Kaldo. Il a 10 ans, faut pas faire attention. »

Je jetai un regard circulaire dans la salle. Elle était pleine de monde. Je repérais, dans un coin, Manuelo et Ethios qui jouaient aux échecs mais il n’y avait personne d’autre de ma connaissance. (Un peu normal puisque je ne connaissais personne d’autre. Non mais franchement, à quoi je m’attendais ?)
Kaldo partit appeler les deux elfes, tandis que Cid me tirait par le bras :
- On a une salle à l’étage, le patron est un ami. Viens !
En montant l’escalier, je me demandai pourquoi nous devions aller dans une salle privée…On n’était que cinq, après tout…Mais en entrant dans la salle, je vis que nous n’étions pas que cinq. Il y avait déjà trois personnes, assises autour d’une table en fer. En plus, la « salle » en question ressemblait plus à un grenier qu’à autre chose. Il y avait là deux filles et un garçon. Ils se disputaient bruyamment, et quand je dis bruyamment…cela faisait un de ces boucans ! (Quand j’y pense, ils doivent être vraiment forts, pour faire autant de bruit à trois…) Je me demandais même si ils nous avaient vus entrer. Ethios et Manuelo entrèrent juste après nous, suivis d’un Kaldo très excité. Dès qu’ils furent entrés, le brouhaha s’arrêta... Puis reprit de plus belle, Manuelo entrant cette fois-ci dans la danse. Cid me dit à l’oreille :
« C’est la première fois que Kaldo entre dans notre salle de réunion. Les autres le trouvaient trop jeune et inconscient, mais apparemment Ethios l’a laissé rentré. Les autres ne peuvent rien lui dire; Ethios, c’est la clé de voûte de notre organisation. »

Là, j’ai explosé :
« Mais de quoi tu parles, à la fin ! J’aimerais bien qu’on m’explique ce qui se passe !
Puis je me suis un peu calmée.
- C’est quoi cette « organisation » ? Quel est son but ?
Ethios s’est approché.
- Ecoute, c’est assez compliqué. Il vaut mieux qu’on s’asseye pour en parler tranquillement. Sais-tu quand cette école a été crée ?
- Non, je n’en ai aucune idée, à vrai dire. C’est important ?
- Plus que tu ne le penses.
« L’institut Muse [c’est le nom de cette école] a été créé en 1252 par un milliardaire inconnu. C’était l’année de la mort du roi Anru, tu te souviens ? Il paraît que l’homme qui a créé cette école n’avait pas voulu dire qui il était, et qu’il a acheté une nouvelle identité auprès du régent Losbol, tu sais, celui qui a succédé au roi Anru. C’était vraiment une époque très sombre, l’époque la plus sombre que ce royaume ait jamais traversée. A l’époque, il y avait une légende…Elle venait d’un poème gravé sur le mur du grand hall du château du roi. Ce poème disait…
Une époque sombre arrive,
Qui longtemps durera.
Au cœur de la tempête,
L’Elu apparaîtra.
Avec pour compagnons,
L’Amour, la Sagesse,
La Sincérité, le Courage,
L’Amitié et l’Espoir,
Faisant fi des bassesses
Et des mœurs de ce monde
Lui seul pourra chasser
Le mal de ce pays.

En tout cas, voilà la traduction la plus courante. Ce poème était écrit dans une langue inconnue, qui ressemble beaucoup à l’elfique. Les spécialistes linguistes ont des avis partagés, mais la plupart pensent que ce poème est écrit en elfique antique, ce qui est d’ailleurs l’explication la plus sensée. »



« Après la mort du roi, les gens ont pensé que la situation ne pouvait être pire, et ils ont commencé à se dire qu’ils étaient « au cœur de la tempête ». Ils se sont mis à chercher parmi les jeunes garçons de toutes les races des enfants avec de grands pouvoirs. Ils les ont rassemblés dans des instituts où ils devaient passer des tests de magie et d’autres choses. Evidemment, ils n’ont rien trouvé de spécial, mais cette génération de garçons est devenue une génération de guerriers. Dans le mauvais et le bon sens du terme. Ces garçons, ces hommes, une fois sortis des instituts, ne savaient pas labourer ni semer la terre, et la plupart n’avaient pas d’aptitudes particulièrement utiles. En gros, ils ne savaient rien faire d’autre que se battre, ce qui n’a pas arrangé la situation dans le royaume. Ils sont devenus mercenaires ou voleurs, les moins forts devenant même parfois mendiants. J’ai cherché très longtemps avant de retrouver le texte original, et je me suis rendu compte que dans cette langue, qui à mon avis est bien de l’ancien elfique, on ne distingue pas le féminin du masculin. De plus, le « cœur de le tempête » désigne à mon avis l’ « œil du cyclone ». Tu ne sais pas ce que c’est ? demanda-t-il en voyant l’air étonné d’Arthisa.

- Si si, c’est le calme au milieu de la tempête, le seul endroit où le vent est de force 0…mais je ne vois pas comment tu peux en être aussi sûr. Je veux dire, tous les plus grands spécialistes ont dû se pencher sur la question…Ils y auraient pensé, non ?
- Ils sont humains, répondit-il d’un ton un peu dédaigneux. Ils ne peuvent pas saisir toutes les subtilités de l’elfique.
- Si tu le dis. Mais au final, quel est le rapport entre cette légende et cette école ?
- L’institut Muse, était une de ces écoles qui formait les jeunes garçons détenteurs de pouvoirs. Mais laisse-moi finir. Si la légende parlait bien de l’ « œil du cyclone », alors l’Elu devrait être né pendant la période la plus calme…dans notre génération. Je pense que le propriétaire de l’institut Muse croit encore en la légende, mais la légende traduite à ma façon.
- Mais comment choisit-il ses élèves ? Nous n’avons rien de spécial !
- Si. J’ai vérifié, tous les élèves ont un grand potentiel magique, ou un très bon contrôle de leur magie.
- Pas moi !!
- Et comment tu le sais ? Il doit bien y avoir une raison pour que tu ais pu rentrer dans cet institut ! rétorqua Manuelo, agacé.
- En fait, je me posais la question : pourquoi est-ce que vous m’avez raconté tout ça ? Vous êtes pourtant un cercle très réduit.
- A vrai dire, fit Ethios, tout à coup un peu gêné, nous essayons d'expliquer la situation à tous les nouveaux…
- …Ca veut dire… que je ne suis pas…votre amie ? »

Ethios ne dit rien. Tout le monde s’était tu pendant le récit d’Ethios. L’atmosphère était un peu lourde. Arthisa regardait ces personnes qu’elle ne connaissait que depuis un jour, mais qu’elle avait l’impression de connaître depuis toujours. Même les visages de ces quatre personnes dont elle ne savait pas encore le nom lui étaient familiers. D’habitude, elle suivait les autres, elle restait avec ceux qui la traitaient bien, qui l’aimaient bien. Elle n’avait pas d’avis. Mais là, pour la première fois de sa vie, elle avait envie de devenir l’amie de quelqu’un. Et, pour la première fois, elle était désemparée.
Pour la première fois, oui. Je m’explique. Arthisa étant la fille d’un homme célèbre et relativement riche, dans son ancienne école, tout le monde voulait l’avoir pour amie, et la situation à la maison était bonne. Elle voulait quelque chose, si on trouvait que ce n’était pas un caprice d’enfant, on le lui donnait. On peut dire que, Arthisa n’était pas habituée à être traitée comme une personne normale, et encore moins comme une personne responsable. Donc, elle était désemparée, parce que la situation lui échappait.
Heureusement, Manuelo brisa le silence.
« Ca, je suppose que ca dépend de toi. C’est vrai qu’on aborde tous les nouveaux pour leur faire comprendre la situation, mais ce n’est pas à tout le monde que nous proposons de rester avec nous. Mais avant que tu décides quoi que ce soit, il faut que tu sois au courant de la situation dans l’école.
- Oui, reprit Ethios. Autant te le dire franchement : nous ne sommes pas très aimés ici. Déjà, très peu de gens nous croient. En plus, il y a un groupe d’élèves qui fait régner la terreur dans l’institut. Ils ne sont pas forts, mais ils sont beaucoup, et ils voient en nous des ennemis potentiels. Alors, tu n’es pas obligée de nous croire, et même si tu nous crois, tu n’es pas obligée de rester avec nous. Tu peux sortir, faire semblant de ne pas nous croire et te mêler aux autres élèves.
Ethios avait dit ces deux dernières phrases lentement. Arthisa, en bonne observatrice, voyait bien qu’il se forçait à faire sortir les mots, un à un. Apparemment, Ethios n’avait pas vraiment envie qu’elle s’en aille.
- Je ne sais pas pourquoi, mais je vous crois. Par contre, bien que tu m’ais appris beaucoup de choses, je ne sais toujours pas quel est le but de votre « organisation ».
Ethios, embarrassé, rit :
- Oupsi ! Je crois bien que j’ai encore raté le point principal de la question. Nous sommes tous là depuis que nous avons cinq ans et nous n’avons aucun souvenir d’avant être venus ici. Kaldo, lui, étant venu avec Cid, il avait trois ans quand il est arrivé ici. Je soupçonne que ce soit le fait de la direction de l’école. Je sais que ça peut paraître un peu prétentieux, mais je pense bien que nous sommes les plus proches du titre d’Elu. Nous essayons de trouver d’autres personnes comme nous, qui sont arrivées très jeunes et ne se souviennent plus de leur passé. Sinon, nous essayons aussi de faire connaître notre opinion et faire comprendre qu’on n’est pas dans cette école pour jouer. Beaucoup trop de gens pensent que cet institut est super parce qu’on est pas obligés de travailler.
- Euh…et vous faisiez quoi tout à l’heure ?
- On prenait notre journée de repos.
- Journée de repos ?
- Oui, une fois par semaine...
- On est dimanche, imbécile, coupa Manuelo.
- …Ah oui c’est vrai.
- … »

Arthisa comprenait enfin pourquoi ces gens, pourtant comme elle des adolescents, semblaient si matures. Elle se sentit soudain elle aussi le devoir de s’entraîner, de devenir plus forte…Elle ne savait pas encore pourquoi…



Journal d’Arthisa
Toujours le même jour, même moment, plus loin dans le journal

[…] Et ces trois personnes se sont enfin présentées. Il y avait Clothilde, une fille de 14 ans, aux cheveux bruns et aux yeux bleus, d’un physique un peu passe-partout, spécialité dessin. Elle a un air intelligent et malicieux, une petite farceuse celle-là, c’est sûr. Puis il y avait Scyane, une demi-elfe exotique, belle, les longs cheveux noirs attachés en chignon, les yeux noirs et bridés. 17 ans, la plus grande du groupe, la plus sérieuse aussi. Sa spécialité, c’est le savoir. Et enfin le garçon, Aedimus, un elfe de pure sang, ce qui est devenu très rare de nos jours, à cause de toutes ces batailles où les elfes étaient toujours au premier front. Les cheveux blancs, les yeux rouges, le visage fier. Je croyais que seulement les elfes prêtres de Lumière avaient les yeux rouges…Mais je croyais aussi qu’il n’y avait plus aucun prêtre de Lumière vivant…C’est pas possible ! Enfin, j’ai appris tant de choses invraisemblables en une soirée, que je ne devrais pas dire ça…En tout cas, sa spécialité à lui, c’est la magie.
Pfyou…ça en fait des choses à retenir…Et des questions informulées…Tiens, c’est vrai, j’ai oublié de lui demander s’il avait une idée à propos de mon entrée à l’institut. Peut-être que c’est à cause de mon père. Peut-être que c’est lui qui a insisté…Mais si ce qu’Ethios dit est vrai, je ne pense pas qu’on m’ai laissé rentrer sans une bonne raison…Et la surprise dont parlaient mes parents…Je n’ai même plus envie de savoir ce que c’est…
…
Bah, laissons là ces questions inutiles. Je suis crevée. Dorm

[Note : A ce point il semble qu’Arthisa se soit endormie sur son journal et n’ai pas jugé bon de compléter sa phrase par la suite.]



Le lendemain matin, Arthisa fut réveillée par un rayon de soleil sur son visage. « Bientôt l’été, pensa-t-elle, et j’ai pas fermé mes volets. » Puis elle se leva, fit quelques pas vers la droite comme une somnambule, et…se cogna contre un mur. Réveillée pour de bon, elle ouvrit les yeux, et dit tout haut :
« Mais il n’y a pas de mur ici normalement ! »
Elle se retourna, vit une chambre aux murs bleus, un lit aux draps bleus, une fenêtre aux rideaux bleus…et se souvint qu’elle n’était plus chez elle.
« Au moins, je n’aurais plus à supporter cet horrible rose qu’il y avait partout dans ma chambre. »
Arthisa regarda l’heure. 8h20. Et mince. Le prochain cours était à 9 heures. Arthisa décida de suivre deux cours de magie le matin. En attendant, elle décida d’aller chercher les autres filles (Cid, Clothilde et Scyane). Clothilde était spécialisée dans le dessin…peut-être était-elle encore dans sa chambre ou dans la salle commune. Arthisa sortit et jeta un coup d’œil dans la salle. Il y avait encore beaucoup d’élèves qui jouaient, discutaient ou prenaient leur petit-déjeuner. Arthisa se souvint d’une phrase d’Ethios : « Beaucoup trop de gens pensent que cet institut est super parce qu’on est pas obligés de travailler. » Il avait raison.
Arthisa repéra Clothilde dans un coin calme, penchée sur une table. Elle s’approcha et la salua timidement. Clothilde leva la tête, comme agacée, puis sourit en voyant que c’était elle.
« Salut ! Ca va ? Tu viens de te réveiller ? T’as mangé ?
- Non, j’ai pas encore mangé. En fait, tu fais comment pour le petit-dej ? On doit aller le chercher quelque part ?
- Ah, on voit bien que tu es nouvelle. Ici, tout le monde se débrouille par magie. Haha, tu devrais voir ta tête. Ok ok, puisque apparemment tu ne sais pas le faire, je vais le faire pour toi. Tu veux du lait ou du café ?
- Du lait ça ira. Merci.
- De rien, fit Clothilde en faisant apparaître un bol de lait et deux croissants d’un claquement de doigts. Il faudra que tu demandes à Cid de t’apprendre. Elle est géniale ! Elle arrive même à faire apparaître des choses sans faire un geste, sans dire un mot.
- J’ai toujours été nulle en magie, je pense pas que ça vaille la peine d’essayer.
- Eh, mais c’est que j’ai pas envie de te faire apparaître ton petit-dej tous les jours, moi, fit semblant de protester Clothilde, toujours en rigolant. Il faudra bien que t’apprennes à te débrouiller toute seule. T’inquiètes pas, c’est pas dur. Même les humains y arrivent !
- Super rassurant, marmonna Arthisa. …Qu’est-ce que tu faisais avant que je te dérange ?
- J’essayais de dessiner des flammes.
- « Essayais » ?
- Regarde moi ça. Ca ne ressemble à rien.
Arthisa se pencha sur le dessin de Clothilde.
- Mais si, ça ressemble à quelque chose…Mais pas à des flammes.
Clothilde lui donna un coup rageur dans les côtes, et Arthisa éclata de rire. Clothilde ne put résister, et elle fut elle aussi prise d’un fou rire. Quand elles se calmèrent enfin, Arthisa donna son avis sur le dessin, et quelques conseils…
…
- Heh, tu t’y connais finalement en dessin toi !
- C’est ma mère qui m’a forcé à prendre des cours…C’était ça où apprendre avec elle !
- T’en as de la chance…Nous…
- Vous…Vous vous souvenez vraiment de rien ?
- …Mange ! Ca va refroidir !
Arthisa abandonna volontiers le sujet et entama son croissant.
- Argh !! Je crois que je vais quand même apprendre à faire mon petit-dej toute seule !
Clothilde fit semblant d’être vexée.
- Comment, tu n’aimes pas mon petit-déjeuner ?
Puis elle éclata de rire.
- Viens je t’emmène voir Cid tout de suite, elle devrai être en cours de magie. »
Riant toujours, Clothilde traîna Arthisa dehors.

En effet, Cid était bien en cours de magie. D’ailleurs, elle s’ennuyait ostensiblement, car la Déléguée de Magie avait décidé de consacrer le cours à l’histoire de la magie. « Pff, encore du blabla inutile…A quoi ça sert de savoir l’histoire de la magie si on sait pas s’en servir, grommela Cid. Et puis même si ça sert à quelque chose, c’est pas la peine de raconter la même chose une fois par semaine ! On n’est pas complètement nuls non plus…Par le ciel, si seulement il pouvait se passer QUELQUE CHOSE ! »
Toc toc toc !
Le ciel devait avoir entendu son souhait, car, juste à ce moment là, Clothilde fit irruption dans la salle, tirant Arthisa derrière elle.
« Bonjour Tiffany, je peux parler à Cid s’il te plaît ? »
Sans attendre la réponse, Cid se leva et se dirigea vers la porte, sous les regards incrédules des autres élèves. La salle, jusque là si calme, fut soudain remplie des chuchotements, bruissements, et autres petits bruits.
« Vous avez vu ça ? Elle ose ignorer Tiffany ! »
Avant de sortir, Cid lança un regard à Tiffany, qui essayait vainement de garder son calme, puis éclata de rire. Une fois dans le couloir, Clothilde essaya de la raisonner :
« Arrête Cid, t’as pas peur qu’elle te défie ?
- Elle ? Elle peut toujours essayer ! Je la bats sans problème.
- Tu es bien sure de toi pour quelqu’un qui n’a jamais essayé ! Elle est pas Déléguée pour rien non plus !
- J’admets qu’elle connaît plus de sorts que moi, mais je maîtrise plus de magies qu’elle !
- …En tout cas, fais attention à toi, ok ?
- Ok, ok…Pourquoi vous êtes venues me voir au fait ?
- Ah, ça ? En fait, je voulais te demander d’apprendre à Arthisa à faire apparaître son propre petit-dej…
- Et t’as interrompu le cours de Tiffany pour ça ?
- Ben au début je comptais attendre la fin du cours mais t’avais tellement l’air de t’ennuyer que j’ai pensé qu’il valait mieux te sortir de là le plus vite possible, avant que tu ne fasses de bêtise.
- Merci beaucoup, franchement, j’ai failli mourir d’ennui. Eh, tu dois avoir d’autres choses à faire non Clothilde ? insinua-t-elle gentiment. Tu peux y aller, rien ne te retient ici.
Clothilde rougit, ne répondit rien et partit en courant.
- Désolé Arthisa, on t’a un peu ignorée, j’espère que ça t’as pas trop ennuyée. Allons dans ma salle commune.
- On peut ? Je veux dire, aller dans la salle commune des autres…
- Hein ? Bien sûr ! Enfin, on n’a pas le droit d’entrer dans le bâtiment des garçons. Dommage d’ailleurs…C’est assez compliqué pour réunir le groupe…
- Juste pour ça ?
- Hé, à quoi tu penses ?
- Tu sais très bien à quoi je pense. À 15 ans, tu dois avoir un petit copain…
Cid rougit (de colère ou d’autre chose…pas sûr) et fronça les sourcils.
- N’y pense même pas...On est arrivées. Installe-toi là et attends une minute. »
Cid rentra dans sa chambre, laissant Arthisa découvrir la salle.

C’était une grande salle assez vide, à part quelques tables, chaises et objets magiques. De nombreux sorts emplissaient l’air. Il y avait des sorts pour l’éclairage, pour le chauffage et la climatisation, pour l’insonorisation, et des réminiscences de sorts d’entraînement qui s’entremêlaient dans l’espace de la salle. N’importe qui aurait senti la magie dans cette salle, et Arthisa, qui y avait toujours été anormalement sensible, était oppressée par la quantité et la force de ces sorts. Elle pouvait même sentir l’air crépiter.

Quand Cid revint, Arthisa était effondrée sur une table. Elle avait les yeux fermés dans un air de souffrance et avait l’air d’avoir du mal à respirer. Cid posa précipitamment ce qu’elle tenait dans les mains sur la table et la porta jusqu’à une chaise.
- Arthisa ! Ca va ? Qu’est ce que t’as ?
- Ah…Qu’est ce qui s’est passé ?
Arthisa avait ouvert les yeux au son de la voix de son amie. Elle avait l’impression de sortir d’un rêve. Toute expression de souffrance avait disparu de son visage en un instant.
- C’est moi qui devrais te poser cette question ! Quand je suis arrivée, t’étais à moitié évanouie sur la table !
- Désolé, je crois que je me suis endormie…
Arthisa avait l’impression d’avoir oublié quelque chose d’important. De quoi avait-elle rêvé ?
- Tu m’as foutu la trouille de ma vie. Ca t’arrive souvent des trucs comme ça ?
- Non. C’est seulement la deuxième fois…
La deuxième fois…Arthisa se souvenait encore très clairement de la première fois qu’elle avait perdu connaissance comme cela, sans raison. A l’époque, elle avait tout juste huit ans. C’était exactement le 4 juin 1273, trois jours après son anniversaire…



Journal d’Arthisa
An 1273, 4 juin, soir

Aujourd’hui, il s’est passé quelque chose de très bizarre. Je regardais les timbres de maman et j’ai trouvé un timbre superbe, avec des fleurs et un aigle. Il était plein de magie très forte. J’étais curieuse, alors je l’ai touché, je me suis retrouvé dans un monde étrange, où il y avait plein de fontaines, puis je me suis penchée sur un bassin et j’ai vu maman qui lisait une lettre, et j’ai vu le timbre dessus, le timbre qui était dans son carnet. Dans la lettre, la personne parlait de choses très compliquées, de politique et de guerre et de religion même si je vois vraiment pas ce que ça vient faire là-dedans…Après j’ai regardé derrière, il y avait un parc pour bébés et deux petits qui jouaient avec mon lion en peluche, celui que j’ai depuis toute petite et qui est à côté de mon lit. Puis tout à coup je me suis réveillée (c’est bizarre, parce que j’étais pas vraiment endormie) dans le bureau de maman, et elle était là en train de me gronder (parce que je suis entrée sans sa permission). Je me suis rendue compte qu’elle était plus vieille que dans le bassin. Enfin bon, finalement, je lui ai pas parlé de mon rêve et je suis privée de dessert pour deux jours ! C’est pas juste !!

Waaaa! ^^ C'est tout mimi!

Enfin une suite! C'est pas trop tot!

(Ya pas une histoire de freres et soeurs la dedans? Bon, je me tais...)

chut, faut pas le dire....hum, je vais me taire aussi....
bon là je fais comme je peux parce que je poste tout ce que j'écris (c'est à dire pas grand-chose)




Etrangement, Arthisa était sûre que ce rêve reflétait la réalité, un passé qu’on lui avait caché. Elle aurait aimé savoir qui était cet enfant avec elle dans le parc. Il avait les cheveux châtains clairs et un peu bouclés, elle s’en souvenait encore très clairement, mais elle savait qu’elle ne pourrait pas le reconnaître si elle le revoyait. Après tout, les bébés se ressemblent tous.

Cid, faisant preuve de beaucoup de tact, ne lui posa aucune question. Elle décida de commencer l’entraînement. Les objets qu’elle était allée récupérer dans sa chambre étaient étalés sur la table. Il y avait trois boules, une en cristal, une en verre et une en fer. Tandis qu’Arthisa se demandait à quoi ces boules pouvaient bien servir, Cid prit la parole :
« Pour commencer, je voudrais connaître la puissance de ta magie.
- Ah, et comment on fait ça ?
- C’est assez simple. Prends une de ces boules, tiens, celle en cristal pour commencer, et essaye de la faire briller. Tu dois juste te concentrer très fort en pensant à quelque chose de lumineux. »
Arthisa prit la boule entre ses deux mains et suivit les instructions de Cid. Elle ferma les yeux et la première source de lumière qui lui vint à l’esprit fut le soleil. Elle commençait à peine à le visualiser quand Chlotilde fit irruption dans la salle en criant :
« Stop ! Arrêtez ! »
Arthisa ouvrit les yeux, et ce n’est qu’à ce moment là, quand ils cessèrent, qu’elle prit conscience des picotements qui lui parcouraient les mains. Cid était un peu énervée :
« Mais qu’est ce que tu fais ? Pourquoi fallait-il qu’on arrête ?
- A vrai dire, je ne sais pas non plus, fit Chlotilde, encore essoufflée. C‘est Ethios qui m’a dit qu’il fallait à tout prix vous arrêter au plus vite. Il avait l’air vraiment inquiet et sérieux. Il m’a tout de suite téléporté à l’entrée du dortoir, alors j’ai couru ici sans réfléchir. Mince, il m’a vraiment foutu une de ces peurs ! J’espère que tu ne m’en veut pas !
- Ethios…Non, tu as eu raison. De toute façon, c’est lui le chef, non ? Enfin, je suppose qu’il nous doit une explication. Vous venez ? »
Cid, Arthisa et Chlotilde sortirent du dortoir rapidement. Comme le pensait Cid, Ethios était déjà parti. Après quelques minutes de recherche infructueuse, les trois filles décidèrent de partir à sa recherche chacune de leur coté et de se prévenir par télépathie dès qu’elles l’auront trouvé. Comme Arhisa en était encore incapable, Cid décida de prendre contact avec elle toute les dix minutes.
« Si on ne le trouve pas dans une heure, on abandonne, décida encore Cid. Il ne pourra pas nous éviter longtemps. »

Arthisa était partie sans but précis. Etant nouvelle et ne connaissant pas bien les lieux, elle savait que les autres ne comptaient pas sur elle pour trouver Ethios. Alors elle se promenait en réfléchissant. Elle commença à se demander où elle serait allée si elle voulait se cacher pour que personne ne la trouve.
« Je serais allée quelque part où mes amies ne penseraient jamais à aller. Ou quelque part où elles ne me verraient pas, où elles ne me remarqueraient pas. Non, de toute façon elles le connaissent trop pour le manquer, même au milieu d’une foule. Ou alors, quelque part où elles ne peuvent pas aller…Mince alors, s’il s’est réfugié dans le dortoir des gars ou dans des toilettes, on ne pourra jamais le trouver ! Bon, où est-ce qu’on peut chercher…Le parc est trop grand, je risque de me perdre…En cours ! Il est peut-être retourné en cours ! »

Arrivée là de ses réflexions, Arthisa se précipita vers le bâtiment principal. Après avoir demandé son chemin vingt-deux fois, ‘jeté un coup d’œil’ dans onze salles de classes, parcouru une douzaine de couloirs et répondu négativement à la voix de Cid dans sa tête deux fois, elle arriva devant la salle de tactique.
Jetant un coup d’œil par la fenêtre, elle repéra Manu, jouant aux échecs avec quelqu’un dont elle ne voyait pas le visage. Voyant que l’estrade était inoccupée, et que les élèves parlaient librement, elle prit son courage à deux mains et poussa la porte de la salle. Quelques personnes se retournèrent, mais personne ne fit de commentaire. Un peu rassurée, elle se dirigea d’un pas encore hésitant vers la table de Manuelo. Et elle vit son adversaire…qui n’était autre qu’Ethios.
« Mince ! T’as encore gagné ! s’écria soudain Manuelo en s’effondrant sur la table.
- Ben quoi, c’est pas pour rien qu’on m’a proposé de devenir prof de stratégie !
- Ouais, d’ailleurs à ce propos, pourquoi t’as pas accepté ?
- Pour la même raison qu’Aedimus a refusé de devenir professeur dans une des classes du savoir. Prof, c’est un métier à temps plein. Et qu’est ce que vous deviendriez sans nous deux, hein ? Allez, encore une partie ? »

Arthisa ne voulait pas déranger les deux garçons. Elle décida d’attendre que Cid la contacte pour lui dire où ils étaient. Cid et Chlotilde n’auraient jamais pensé à venir le chercher ici, précisément parce qu’elles le cherchaient. Elles pensaient qu’il s’était caché quelque part, alors qu’il continuait à vivre sa vie comme si de rien n’était. Il était intelligent, celui-là. Il faudrait qu’elle fasse attention.

Arthisa soupira. Toujours se méfier des autres, cette morale avait été gravée trop profondément dans son esprit pour qu’elle l’oublie jamais. Au moins, il ne fallait pas qu’elle se laisse emporter par cet esprit de compétition qui sommeillait en elle. Elle reporta son attention sur le jeu d’échec. En quelques coups bien étudiés, Ethios avait décimé ou immobilisé la moitié des pièces adverses. Enfin, Manuelo sembla trouver une ouverture dans la défense de son adversaire. Il leva son cavalier…

« Il est mort. » Arthisa avait pensé tout haut. Tous les yeux se tournèrent vers elle. Elle ne s’était pas rendu compte que toute la salle s’était regroupée autour des deux amis pour les regarder jouer. Manuelo reposa sa pièce. Les spectateurs murmurèrent. Puis, Ethios s’exprima calmement :
« Explique-toi.
- Je peux ? Vous êtes encore en train de jouer.
- Puisque tu dis qu’il est mort, fit-il en haussant les épaules.
- On sait jamais, ce n’est peut-être qu’une erreur de jugement de ma part.
- Ce n’est pas mon avis. Allez, explique-nous ce que tu as vu.
- Bon. Là, tu as laissé une ouverture et tu t’es arrangé pour que Manuelo ne le remarque pas en faisant passer ce coup pour une attaque, expliqua Arthisa en déplaçant les pièces. N’importe qui aurait donc joué ce coup-là et c’est ce que Manuelo s’apprêtait à faire, n’est ce pas ? Seulement, une fois qu’il aurait été là, il aurait été bloqué. Tu aurais commencé par prendre sa dame, et il aurait été obligé de redescendre son cavalier pour protéger son roi. Après, tu aurais sorti ta tour, et voilà, échec et maths.
- Et si Manuelo s’apprêtai à jouer autre chose ? fit une voix dans la foule.
- Autre chose ? Comme quoi par exemple ? Avancer un de ces pions ? C’est tout ce qu’il pouvait faire. S’il ne fait rien, il meurt, s’il bouge, il meurt. Ethios l’a complètement pris au piège.
- Je ne pensais pourtant que c’était parfait et indétectable, fit Ethios en soupirant. Tu es forte. Tu veux jouer une partie avec moi ?
- Pourquoi pas ? Si je gagne, tu m’expliques pourquoi tu ne veux pas que je fasse de la magie, ajouta-t-elle dans un souffle.
- Je…Ok. »

La partie fut parfois intéressante, parfois ennuyeuse, mais elle pouvait se résumer à une phrase : les deux joueurs était exactement aussi forts. Personne n’arrivait à prendre le dessus sur l’autre, ne serait-ce que d’un pion. Au bout de quelques minutes, Arthisa sentit enfin dans sa tête le contact de Cid. Elle répondit aussitôt, l’informant qu’elle avait trouvé Ethios et qu’ils étaient dans la salle de tactique. Puis elle se concentra de nouveau sur la partie.

Ethios prit la tour d’Arthisa avec son fou, offrant à Arthisa l’occasion de le lui prendre. Arthisa, qui n’était pas vraiment fan des échecs et qui commençait à trouver la partie ennuyante, s’apprêtait à saisir l’occasion sans réfléchir, quand elle se dit que quelque chose ne collait pas. Que ce soit le dernier coup de cette partie d’échecs ou le fait qu’il veuille l’empêcher de faire de la magie, elle sentait qu’Ethios n’aurait jamais fait ça pour rien. Elle le savait, comme si elle avait déjà joué des dizaines de fois avec lui. Elle examina la partie avec attention et trouva un piège (dont je vous épargnerai les détails, parce que vous n’êtes peut-être pas très intéressés par les échecs et que de toute façon moi je ne le suis pas). Bref, elle repéra le piège, mais même au bout de cinq minutes de réflexion, elle ne trouva aucun moyen de l’éviter ou de le contrer.

« …J’abandonne, soupira-t-elle. T’as gagné.
- Hein ? Déjà ? Je pensais que tu trouverais une solution…
- Ouais, genre je vais trouver une solution pour sortir d’un piège parfait…Dont tu sais très bien qu’il n’y a pas de solution. Je m’en suis rendu compte trop tard, c’est tout.
Ethios sourit.
- N’empêche que t’es la fille la plus forte avec laquelle j’ai jamais joué. Franchement, d’habitude les gens ne se rendent même pas compte qu’ils sont pris au piège avant le dernier coup.
- Je tiens ça de mes parents. Ils adorent les échecs, répondit Arthisa en remettant les pièces à leur place.
Un moment passa. Quelqu’un toqua à la porte. Ethios se leva en soupirant, et tandis que Cid entrait dans la salle, il chuchota à l’oreille d’Arthisa :
- Viens à 9h dans la salle de musique. J’ai des choses à te dire.
Puis, il murmura quelques mots dans une langue inconnue et disparut.

Ouiiiii! ^^ Je veux la suiiiiiiiite! ^^ Aller! Encore! Ca commence a devenir... tres interessant ^^

Quoi ??? C'était pas intéressant avant peut-être ??? Et puis j'ai pas la suite moi !! Tu crois qu'on de l'inspiration en se penchant ?
XD non vraiment je te promets que j'ai pas la suite...enfin si maintenant j'ai deux phrases mais bon...

Ai pas dit que c'etait pas interessant avant ^^ Ca l'etait un chtit peu moins quoi^^ Bon, j'attends avec patience.

L’incident provoqua un certain désordre dans la salle. Les autres elfes se séparèrent et retournèrent chacun dans leur coin. Cid était en rage, Clothilde semblait ne pas prendre la chose au sérieux, et Manuelo avait l’air résigné.
« Et voilà, il nous refait le coup du vieux solitaire…
Puis, se tournant vers Arthisa, il ajouta à voix basse.
- Tu comptes y aller ce soir ?
Elle sursauta.
- Hein ?
- J’ai entendu ce qu’il t’a dit. Alors, tu comptes y aller ?
- Je sais pas. Qu’est-ce que t’en penses ?
Manuelo haussa les épaules.
- Eh bien, il avait l’air d’y tenir. Et puis, je ne sais pas ce qu’il veut te dire, mais le pire qui puisse t’arriver c’est d’y aller pour rien. Je suis celui qui le connaît le mieux, et je ne pense pas qu’il te fasse du mal. Pas après cette partie d’échecs. Tu l’as pas mal impressionné, et moi aussi d’ailleurs. C’était incroyable ! A mon avis, il a envie de rejouer contre toi.
- …Je vais y aller.
Il sourit, pas surpris du tout.
- Alors n’oublie pas de t’habiller chaudement. Les nuits sont froides ici. Tu sais où c’est au moins la salle de musique ? »


« La salle de musique… Il me semble que c’était la troisième porte à droite en descendant les escaliers… Voyons voir… Oui !! Merci Manuelo !
La salle était grande, mais les instruments, pupitres, chaises et étagères croulaient sous la poussière.
- On dirait que je suis en avance.

Arthisa fit le tour de la salle, s’arrêtant pour essayer tantôt une harpe, tantôt une flûte, tantôt le piano. Tout avait l’air de ne pas avoir servi depuis plusieurs mois, voire une année, pourtant les instruments n’étaient pas désaccordés. D’ailleurs, la poussière disparaissait quand elle touchait un instrument. Arthisa mit cela sur le compte de leur magie propre.

Puis, commençant à s’impatienter, elle dépoussiéra de la main une chaise et s’assit. Ethios ne tarda pas. Arthisa ne l’entendit pas arriver, mais elle sentit un courant de magie la frôler juste avant qu’il n’apparaisse.

« Ah, tu es venue.
- Ouaip, je suis là. Alors, de quoi tu voulais me parler ?
Ethios prit une chaise, prononça un mot, et s’assit sur une chaise comme neuve.
- Beaucoup de choses. Ta famille, ta magie, pourquoi tu es ici…Je ne sais pas trop par où commencer. Que préfèrerais-tu ?
- …Je sais que cela doit être un sujet assez douloureux pour toi…mais je voudrais savoir ce que tu sais sur ma famille.
- …Je sais que ton père est le célèbre écrivain Arthur de Minor, connu pour ses œuvres comiques et de fiction, mais qu’il a écrit anonymement beaucoup de livres politiques plus sérieux. Je sais que ta mère est une elfe de la noblesse qui a fui sa famille et les jeux de pouvoir des elfes. C’est une magicienne accomplie. Elle maîtrise tous les éléments. C’est pour ça que toutes les familles voulait qu’elle soit de leur côté. Elle se sentait oppressée, étouffée, toujours menacée. Alors elle a décidé de partir et elle est venue jusqu’à Isthar. C’est là qu’elle a rencontré ton père. Trois ans après, ils se sont mariés, et deux ans après, Manithia a accouché de deux jumeaux un garçon et une fille.
- Quoi ?!
Arthisa porta instinctivement la main à son médaillon. Un jumeau…Alors, le bébé à côté d’elle dans son rêve…C’était son frère ?!
- Où est-il ?
- Je ne sais que ce que l’on a bien voulu m’apprendre.
- Et qui t’as dit ça ?
- Je…je n’ai pas le droit de te le dire.
Arthisa était bouleversée par cette révélation. En même temps, elle ne savait si elle devait le croire. Pourquoi ne pouvait-il lui dire comment il avait appris tout cela ?
- Veux-tu que je continue ?
- Vas-y.
- Tu es ici parce que tu possèdes une magie très particulière et très puissante, que tu es la seule à avoir. Elle n’a aucun rapport avec les éléments, et c’est pour cela que tu as beaucoup de mal à maîtriser la magie « normale ». Ta mère est au courant et elle t’a envoyée ici pour te protéger, car elle a peur que tu sois utilisée par les grandes familles elfes.
Arthisa était encore sous le choc, mais elle ne put s’empêcher de trouver cela bizarre.
- Pourquoi ici ?
Ethios haussa les épaules.
- Comment veux-tu que je sache ? Enfin, tout ça pour te dire d’utiliser ta magie le moins possible. Je suis fatigué, je vais me reposer. »


C'est un peu zarb ce passage...des suggestions ??

Euh... ptet legerement brutal... C'est plutot louche... Et on sait deja a moitie c'est qui, l'autre frere ^^ (je ne fais que speculer... D'ailleurs, vous saviez que c'etait a cause de la speculation qu'y a eu le krac boursier de 1929 et le jeudi noir? *se tape* Parle pas de ca toi...)

Non c'est bien enfin ça dépend il faut voir la fin d'abord mais si Ethios a des raisons de lui parler en privé (ok c'est un secret de famille et ça peut être dangereux comme magie c'est une bonne raison) et si rapidement (pour pas qu'elle essaye quand même d'utiliser sa magie par exemple : les jeunes (filles) ont l'esprit de contradiction..) ben c'est bon y a rien à changer.

Mwa z'ai po dit qu'il fallait ssanzer quoi que sse ceoit...

ben j'ai changé un peu...je trouve que c'est un petit peu mieux...

An 1279, 22 mai, soir

Je ne comprends toujours pas. Pourquoi maman ne m’a-t-elle rien dit à propos de mon frère ? Où est-il ?? Pourquoi m’a-t-elle envoyée ici ? Ne suis-je pas encore plus vulnérable, influençable ? Ici, il n’y a que des elfes. Et puis…comment Ethios sait-il tout cela ? Dois-je le croire ? Même si ce qu’il dit est vrai, il est possible qu’il fasse partie d’une de ces « familles » d’elfes de la noblesse et qu’il cherche à m’influencer. Dois-je croire tout ce qu’il dit ? Et sinon, que croire ? ……………………


An 1279, 23 mai, matin

J’ai mal à la tête…J’ai presque pas fermé l’œil de la nuit. Mais j’ai pris une décision : quelle que soit la vérité, cela ne change rien, je dois vivre ma vie. Puisque rien n’est sûr, autant faire comme si je ne savais rien ! Quant à ma magie, je ne l’utiliserai pas. De toute façon, jusqu’à aujourd’hui, j’en ai jamais eu besoin. Ca ne changera rien.
…
J’ai beau me dire que c’est la meilleure décision possible, que c’est la seule chose que je peux faire, je suis toujours inquiète. Il faut vraiment que je me change les idées.



Arthisa quitta sa chambre, les sourcils froncés, la tête baissée. Il lui semblait qu’elle avait oublié quelque chose de très important. Quelque chose qu’elle n’aurait pas du oublier. Ou peut-être même plusieurs choses. On lui avait pourtant appris à retenir tous les mots ou gestes importants. Mais ces temps-ci, il se passait trop de choses à la fois et elle sentait que beaucoup de détails importants lui échappaient. Elle n’arrivait pas à digérer toutes les informations pour en déduire d’autres. Et puis, toutes ces questions qui lui tournaient dans la tête, c’était tout simplement trop.

Instinctivement, elle porta la main à son cou et commença à jouer avec son médaillon. En y regardant de près, on pouvait voir une moitié de cœur en cristal enchâssée dans un bijou en bronze finement travaillé. Sur le devant du bijou étaient gravées deux lettres entrelacées, un ‘A’ et un ‘M’. ‘A’ pour ‘Arthisa’ et ‘M’ pour ‘de Minor’. Ou peut-être que c’était ‘A’ pour ‘Arthur’ et ‘M’ pour ‘Manithia’. Personne ne lui avait jamais expliqué la signification de ces deux lettres, et elle n’avait posé la question.

Arthisa s’arrêta. Elle reconnaissait ce couloir. Ces escaliers…Cette porte…Cette poignée même…Impossible ! Elle est partie, elle n’est plus chez elle…Mais cet endroit ressemble tellement au bureau de son père ! Elle retira sa main de la poignée familière. Elle se souvint des heures passées devant cette porte à hésiter ou à attendre que son père sorte pour l’emmener jouer. Ce bureau était le domaine de son père ; c’était là qu’il travaillait et qu’il recevait et il y passait parfois des journées entières. Elle n’y avait jamais mis les pieds, et ce qu’elle avait pu en apercevoir n’était pas assez pour qu’elle se fasse une idée. La curiosité qui la poussait à ouvrir la porte et entrer dans la salle s’effaçait toujours devant le respect mêlé de crainte que lui inspirait parfois son père.

Sui-suite! Mwa contente! Mais c'est lent a venir comme suite...

...c'est toi qui dit ca ? ...hum

Dire quoi? J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas?

si moi c'est lent toi c'est quoi... ou alors tu as abandonné ? Hikari...dire que ces temps-ci je t'appelle tous les matins Tsunade-chan !

.... Hikari... Hehe l'avait presque oublie cui-la... Mmm tu as raison, je devrai m'y remettre... Raaah aucune constance chez moi, c'est pas possible... Je te compte plus le nombre d'ecrits qui sont en plan, et pas le courage de continuer... Et inspiration niveau 0 egalement... Mais je verrai ce que je peux faire avec...

La jeune fille soupira et partit. Elle ne savait pas d’où elle était arrivée, mais ses pieds semblaient s’en souvenir à sa place. Elle essaya un moment de retenir le chemin, mais tout s’effaçait de sa mémoire au fur et à mesure qu’elle avançait. Un sort, sûrement, se dit-elle avant d’oublier jusqu’à l’existence de l’endroit.

Arthisa continuait à marcher, la tête dans les nuages, les pensées vides. Soudain, elle se heurta à une porte. Levant la tête, elle réalisa qu’elle était devant la salle de musique. Haussant les épaules, elle entra, prit une flûte, et commença à jouer.



Journal d’Arthisa
An 1279, 23 mai

Ce matin, je suis allée à la salle de musique. Il n’y avait personne. Je suis restée un petit moment, mais je me suis rendue compte que c’est vraiment ennuyeux de faire de la musique toute seule. Comme je me suis aperçue que j’ai beaucoup régressé, j’ai pris une flûte et je l’ai ramenée dans ma chambre. C’est quand même plus agréable de travailler dans sa chambre que dans une grande salle vide. De toute façon, personne ne s’en sert, de ces instruments.

Après, comme il était déjà presque midi et que je mourrais de faim, je suis allée au restaurant du premier jour. Vu de l’extérieur, la bâtisse avait un air rustique et austère, et pourtant, l’intérieur était si chaleureux ! Ca m’a vaguement fait penser à un garde-chasse grand, costaud et bourru cachant un grand cœur. Je suis restée un moment à le regarder sans oser entrer. L’enseigne du restaurant, que j’ai eu tout le loisir d’observer, représente un loup gris-argent surmonté d’une inscription en elfique. Grâce aux efforts répétés de ma mère pour m’apprendre cette langue compliquée, je pus lire quelque chose qu’on pourrait traduire par « L’auberge du loup de lune » …ou un truc dans le genre.

Je ne me suis décidée à entrer que quand mon ventre s’est mis à émettre des sons bizarres. Il faut dire pour sa défense qu’il avait du se contenter de repas que Cid avait fait apparaître, et bien qu’elle soit une très bonne magicienne, on ne pouvait pas dire qu’elle soit très intéressée par le gout de la nourriture. Résultat : je n’ai presque rien mangé hier midi et je me suis forcé à manger le minimum hier soir.

Donc, je pousse la porte de l’auberge et me dirige vers le comptoir. Le patron lève la tête quand il entend la porte se fermer, sourit quand il me voit, puis se retourne pour prendre un verre. Je m’assois sur un tabouret au comptoir et commande un verre de jus de pomme et une assiette de « quoi que ce soit qu’il y ait à manger, du moment que ca remplit l’estomac ». Le patron m’apporte alors un plat de patates avec du ragout, et il se met à me parler.

Il a été vraiment sympa et j’ai appris plein de choses. Pour commencer, qu’il s’appelle Antoine mais que tout le monde l’appelle Ted…

Ouiiiiiiiii suiiiiiiiiite!

Et moi, je reprends quand? Je ne sais plus ecrire ^^

Ouais ! Une suite ! Le seul inconvénient c'est que je crois que j'ai déjà lu ce bout... Tant pis pour moi...
Il faudrait que j'écrive un truc long aussi... Peut-être.... Enfin si j'ai le temps....
Et Yoru je veux pas dire mais c'est pas trop possible de plus savoir écrire... Alors je veux la suite de Hikari et du délire-sur-mars-qui-se-passe-sur-terre aussi..... Allez...

Hein?

Bah mwa zve bi-in me(accent aigu) t'woua z'ssai plou ecrireuh zai maimeuh zame suh alaurs...