Et hop ! On reposte tout...Je suis désolée je fais pas exprès pour prendre de la place, mais là même moi j'arrive plus à voir où j'en suis...OK, j'avoue, c'est ma faute, mes divisions sont trop petites, mais bon, en deux semaines, je peux pas faire mieux...Journal d’Arthisa
An 1279, 21 mai, début d’après-midi
Je m’ennuie. J’en ai marre de ce voyage. Et le pire, c’est que j’ai même pas envie d’arriver. Mes parents m’envoient dans une école d’elfes. Mais j’ai pas envie d’y aller, moi ! Je ne suis que demi-elfe, et je sens qu’on va se moquer de moi. Plus j’y pense, moins j’ai envie d’y aller, mais mes parents ont jeté des sorts sur la voiture : pas moyen de s’échapper. En plus, ils m’ont dit qu’une surprise m’attendait là-bas. Je me demande ce que c’est… Oui, je sais, je suis curieuse, et alors ? Vous allez pas me dire que c’est un vilain défaut quand même ?
Bon, puisque j’ai commencé à écrire, autant que je me présente. Je m’appelle Arthisa de Minor, je suis la fille de l’écrivain Arthur de Minor et d’une elfe, Manithia al Nohre. Ma mère est guérisseuse, et elle m’a appris quelques trucs. C’est elle qui m’a offert ce cahier. Tu parles d’un cadeau ! Je parie qu’elle a trouvé un moyen de me garder toujours à l’œil avec ça. Mais bon, elle m’a fait promettre de le garder toujours avec moi, alors autant s’en servir.
Ah, on arrive. C’est toujours mieux que de rester enfermée dans cette espèce de vieux carrosse pourri. On étouffe dans ce fichu truc. Ah, tiens, bizarre ! Le parc de cette école est moins bien entretenu que notre jardin (faut le faire, quand même). On dirait presque une vraie forêt ! Bon je descends. A plus tard !
------------------------------------------------------
-------------------------------------------------
Le journal d’Arthisa est très incomplet, je raconterai donc à sa place quand cela sera nécessaire. Vous avez compris, à partir de maintenant, c’est moi qui raconte.
Arthisa descendit du « vieux carrosse pourri » et se dégourdit les jambes. Puis elle jeta un coup d’œil autours d’elle, et elle aperçut deux elfes qui discutaient. Le plus grand était assis sur une branche et adossé au tronc. L’autre s’était allongé dans l’herbe à côté de l’arbre. Elle marcha vers eux et leur demanda :
- « Vous êtes de cette école ? Qu’est ce que vous faites, vous séchez les cours ?
- Non, on a pas cours, répondit brutalement le plus grand en descendant de l’arbre. Et d’abord, qui es-tu ? Qu’est ce que tu fais là ? »
Il était beaucoup plus grand qu’Arthisa et avait les yeux gris et de longs cheveux bruns.
- « C’est bon Manu, tempéra l’autre en se relevant. Tu vois bien que c’est une nouvelle. Excuse-le, il est de mauvaise humeur. Comment tu t’appelles ?
- Arthisa, et vous ? »
Quand il entendit le nom d’Arthisa, l’elfe afficha une expression bizarre qui n’échappa pas à Arthisa. Elle le dévisagea un moment. À peine plus grand qu’elle, il avait les cheveux blonds, coupés très courts, et de grands yeux verts, comme elle. Puis il répondit :
- « Moi, je m’appelle Ethios et lui il s’appelle Manuelo…mais tu peux l’appeler Manu. »
Manuelo réagit :
- « Arrête de prendre des décisions à ma place ! Il n’y a que toi qui ai le droit de m’appeler comme ça. »
Puis, il se tourna vers Arthisa :
- « Eh Arthis, tu veux qu’on te fasse visiter le centre ?
- Pourquoi pas ? Mais appelle-moi Arthisa, sinon je t’appelle Manu !
- OK, OK, c’est bon j’ai pas fait exprès !! T’es une vraie tigresse toi ! »
Les deux elfes lui firent visiter toute l‘école : la bibliothèque, le gymnase, les salles de cours (histoire, langues,…), les salles de pratique de la magie, la salle de détente, et elle découvrit même qu’il y avait une salle de musique, un atelier d’art et un auditorium. Mais ce qui l’étonna le plus, c’est qu’il n’y avait pas d’adultes. Quand elle demanda pourquoi, Ethios lui répondit :
- « C’est normal ! Ici, ce sont les élèves les plus doués qui font les cours. Il n’y a qu’un seul adulte qui vit ici tout le temps : le directeur. Il est super sympa. Ah ! J’avais oublié. Il n’y a pas d’emploi du temps : tu peux faire ce que tu veux. Tu n’es même pas obligé d’aller en cours. C’est pour ça qu’on était dehors. C’est super, non ?
- Ouais, c’est super ! Mes amies…adoreraient…
Arthisa soupira. Elle repensa à son ancienne école, à sa meilleure amie Dora, à tout ses copains, à…Une voix amicale interrompit ce flot de souvenirs :
- « Ca va Arthisa ? Qu’est ce que t’as ? »
C’était Ethios qui s’était approché.
Manuelo intervint :
- « Tu dois être crevée. On va t’amener aux dortoirs. On n’a pas le droit de passer la porte des dortoirs des filles donc on sait pas comment c’est. On t’attend dehors !
- Non, attends, je vais chercher Cid ! dit Ethios. C’est une amie. Elle t’accompagnera. Allez-y, je vous rejoins à l’entrée des dortoirs. »
Et il disparut.
Manuelo prit le temps d’expliquer :
- « Cid, c’est une copine. C’est une bonne occasion de faire sa connaissance. Son vrai nom c’est…non, elle te le dira elle-même, elle risque de me tuer si je te le dis. Elle est spécialisée dans la magie. Moi, c’est la guerre. Ethios, il se sert de la magie, de l’épée et du savoir. Enfin, en fait de savoir, c’est surtout de la tactique ce qu’il fait. Et toi ?
- Ben… Je sais pas encore. Tu sais, j’ai jamais étais dans une école comme ça. Avant j’étais dans un collège normal. Ma mère dit que j’ai aucune chance de devenir magicienne ou guérisseuse. Et comme j’aime pas la guerre et les massacres…J’ai toujours pas compris pourquoi mes parents voulaient que je vienne là mais bon. Au moins, ici, y a un auditorium et une salle de musique.
- T’aimes la musique ? s’étonna Manuelo. T’a déjà appris à faire d’un instrument ? C’est rare. La plupart des elfes n’aiment pas la musique, et je me demande pourquoi le directeur a pris la peine de faire construire cet auditorium. On ne s’en sert jamais ! Cid aussi aime bien la musique mais tu l’entendrais chanter ! Pouah ! Abominable !
- C’est de moi qu’on parle ? demanda une voix.
- Ah bonjour Cid ! T’es déjà là ?
- On vous attend depuis de cinq minutes, répondit-elle.
- T’exagères, Ethios nous a quittés y a même pas deux minutes.
- Pff, ok j’exagère. Mais toi aussi ! Je ne chante pas si mal que ça. »
Manuelo haussa les épaules :
- « Arthisa, je te présente Cid. Cid, Arthisa. Je suppose qu’Ethios t’en a parlé. Tu veux bien l’aider à s’installer ? Nous on peut pas entrer chez les filles.
- Ben heureusement, que vous pouvez pas ! Tu viens Arthisa ? C’est par là. »
Les deux filles entrèrent dans une petite salle d’où partaient plusieurs couloirs et Cid expliqua :
- « En fait, ici on est classé par spécialité : magie, guerre, savoir, et cætera. Chaque personne à une chambre qui mène sur la salle commune de sa spécialité. Plus on a un haut niveau, plus la chambre est grande. Moi je suis de niveau 3. Ma chambre est à gauche comme celle de toutes les magiciennes. C’est quoi ta spécialité ?
- Je sais pas. Mais sûrement pas la guerre ni la magie ! Je suis complètement nulle dans ces deux matières. En fait…je ne sais pas quelles autres spécialisations il y a.
- Alors, il y a le savoir, l’épée, la magie, la musique et le dessin. Et puis le tir à l’arc. Manuelo dit tout le temps qu’il est spécialisé dans la guerre, mais lui c’est pas pareil. Il s’intéresse à TOUT ce qui à trait à la guerre. C’est un très bon épéiste, un bon stratège et un bon archer et toutes ses connaissances sont centrées sur les guerres. Mais il faut savoir que ce n’est pas vraiment une spécialisation. Ah oui, les musiciens et les peintres ont la même salle commune parce qu’ils sont très peu. Alors, tu choisis quoi ?
- Je crois…que je vais aller avec les musiciens.
- C’est vrai ? T’aimes la musique ?
- Oh oui, j’adore !
- Moi aussi ! Je sens qu’on va bien s’entendre.
- Au fait, t’as quel âge ?
- 15 ans. Et toi ?
- J’ai 13 ans, je vais avoir 14 ans en le premier juin.
- C’est bientôt !...Ah ! Ethios va avoir 14 ans le même jour que toi ! »
Arthisa sursauta.
- « C’est vrai ?...Et Manuelo ?
- Manuelo c’est le plus grand. Il a 16 ans. »
------------------------------------------------------
-------------------------------------------------
Journal d’Arthisa
An 1279, 21 mai, soir [nuit plutôt non ?]
Cet après-midi, après m’être installée dans une petite chambre parfumée, je suis sortie voir la salle commune. C’est une grande salle toute en bois : les murs, le parquet, le plafond, les meubles, la cheminée…Seules exceptions : les fauteuils, qui étaient en cuir. Un groupe de personnes discutait autour d’une table. Quand ils m’ont vu, ils se sont tout de suite tus. J’étais vexée et curieuse de dit savoir ce qu’ils disaient, mais Cid m’appelait. Il était déjà l’heure de dîner. Cid m’a dit qu’Ethios et Manuelo m’attendaient pour manger ensemble. Elle a jeté un coup d’œil sur ma pauvre robe toute crade et m’a dit : « Tu ferais mieux de te changer ». Alors, après avoir hésité quelques minutes, j’ai enfilé un débardeur et un jean. J’ai aussi mis le pendentif que j’ai depuis toute petite, une moitié de cœur en cristal. Je l’emmène partout, il me donne le sentiment d’être chez moi n’importe où tant que je le porte. Bizarre non ? Puis j’ai suivi Cid. Elle m’a emmenée dans le parc. Le restaurant était de l’autre côté du parc, pas très loin des bâtiments scolaires. C’était un restaurant chaleureux d’allure un peu forestière, comme une sorte d’auberge.
Dès que j’ai poussé la porte, quelqu’un m’a sauté dessus :
« Cid, qu’est-ce que tu fous !! On t’a attendue vingt minutes !! »
Je me suis dégagée : « Eh ! Fais attention !
- Oups, désolé je croyais que c’était Cid ! fit un jeune garçon en rougissant et en s’écartant précipitamment.
- Kaldo, t’as pas honte !!! Regarde qui c’est avant de sauter dessus !! » le tança Cid. Puis elle m’expliqua : « C’est mon cousin, Kaldo. Il a 10 ans, faut pas faire attention. »
Je jetai un regard circulaire dans la salle. Elle était pleine de monde. Je repérais, dans un coin, Manuelo et Ethios qui jouaient aux échecs mais il n’y avait personne d’autre de ma connaissance. (Un peu normal puisque je ne connaissais personne d’autre. Non mais franchement, à quoi je m’attendais ?)
Kaldo partit appeler les deux elfes, tandis que Cid me tirait par le bras :
« On a une salle réservée à l’étage, le patron est un de nos amis. Viens ! »
En montant l’escalier, je me demandai pourquoi nous devions aller dans une salle privée…On n’était que cinq, après tout…Mais en entrant dans la salle, je vis que nous n’étions pas que cinq. Il y avait déjà trois personnes, assises autour d’une table en fer. En plus, la « salle » en question ressemblait plus à un grenier qu’à autre chose. Il y avait là deux filles et un garçon. Ils se disputaient bruyamment, et quand je dis bruyamment…cela faisait un de ces boucans ! (Quand j’y pense, ils doivent être vraiment forts, pour faire autant de bruit à trois…) Je me demandais même si ils nous avaient vus entrer. Ethios et Manuelo entrèrent juste après nous, suivis d’un Kaldo très excité. Dès qu’ils furent entrés, le brouhaha s’arrêta... Puis reprit de plus belle, Manuelo entrant cette fois-ci dans la danse. Cid me dit à l’oreille :
« C’est la première fois que Kaldo entre dans notre salle de réunion. Les autres le trouvaient trop jeune et inconscient, mais apparemment Ethios l’a laissé rentré. Les autres ne peuvent rien lui dire; Ethios, c’est la clé de voûte de notre organisation. »
Là, j’ai explosé...