Alchimie+magie=?? Besoin d'un titre...

Euh oui je suis rentree c'est pas la peine de me taper! Je sais que je vous ai manque! Euh... Non? Vous voulez plutot me tuer? Genial!

Hum...

Commentaires:

J'ai pas compris la partie Flashback. Sinon... J'aime bien ^^

Quelle partie flash-back ? dans mon truc là ? ben pas grand chose à comprendre à part que ça lui fait (ok me fait) rappeler des choses sous forme de flash backs ...

Bon re-écrit louche ^^ sans titre pour l'instant

L’obscurité ne le gêne pas. Après tout, la nuit est sa meilleure amie. Non, c’est autre chose. Le silence, oui, le silence. Assourdissant, emplissant l’espace. Ce silence…
Puis viennent les lumières. Petites lucioles étincelantes, multicolores, vertes, bleues, rouges, bleue encore. Surtout bleue. Très vite, tout devient bleu. Le monde est devenu bleu, bleu et silencieux.
Qui a dit que le bleu est la couleur de la paix ? C’est un crétin. Ce bleu-là est angoissant, chargé d’une menace intangible, comme si le danger s’approchait, guettant sa proie… Non que quelque chose risque de se passer, non, la pression provient plutôt de ce qu’il risque de ne rien se passer. Il n’y aurait plus rien, jusqu’à la fin des temps, après même… Et il deviendrait fou, et il resterait ainsi, plongé dans les ténèbres de son esprit angoissé, seul avec cette peur, cette lumière, ce silence…

Walter se réveilla en sursaut. Moins d’une seconde plus tard, son réveil sonna, strident, tit-tit tit-tit, l’empêchant de se souvenir du cauchemar. Arrêtant rapidement le réveil, il se rappela avoir rêvé, un cauchemar sûrement, puisqu’il lui restait une vague angoisse, quelque chose d’indéfinissable, comme un arrière goût dans la gorge… Etrange comme cela arrivait parfois, ces rêves angoissés, même lorsqu’il n’y avait rien à craindre dans sa vie.
En effet, tout allait bien pour Walter. Une vie professionnelle riche en contacts humain, mais sans trop de responsabilités, parfaite pour lui qui n’avait que peu d’ambition. Une vie privée correcte, de la famille, des amis, une copine, et des nuits pleines de rêveries songeuses, de lectures fantastiques et d’étoiles filantes. Il n’avait jamais eu besoin de beaucoup de sommeil, et en profitait au maximum.
Le temps de mettre ses lunettes, Walter avait déjà oublié qu’il avait rêvé. Son esprit pratique s’était tourné vers son emploi du temps du jour, se demandant s’il trouverait du temps pour acheter un petit cadeau à sa copine, et peut-être en profiter pour trouver quelque chose pour l’anniversaire de sa mère, qui tombait dans moins de deux semaines…

Il s’était toujours réveillé juste avant son réveil. Quelle que soit l’heure réglée, quel que soit le réveil, il se réveillait avant la sonnerie. Les seules exceptions étaient les fois où il essayait de dormir plus de quatre heures par nuit, il n’y parvenait jamais et se réveillait bien avant le réveil. Il avait depuis longtemps renoncé à trouver une explication. Cela ne le gênait pas, il n’y prêtait donc plus attention. C’était normal.

Mort, il est mort. Que signifie ce mot ? Il sait que ce corps là-bas est le sien, gisant inanimé dans les bras de ses proches. Que va-t-il lui arriver à présent ? Il voudrait savoir. Il n’est plus, et pourtant il est là, observant sa mort, empli d’une sorte de fascination morbide. Il veut se rapprocher, voir les expressions des gens autour de lui, mais il ne peut pas. Il reste là, à distance, sans rien pouvoir faire. Mort.
Enfin, il comprend ce que cela signifie vraiment. Il est mort, il a perdu le droit de vivre. Il ne sentira plus jamais l’air frais du matin, ni le parfum de son amie, ni les baisers collants de sa mère. Il a perdu à jamais la voix puissante de son père, les grondements des voitures et les rires de ses amis. Il ne verra plus que les environs immédiats de son corps, pourriture rendue à la terre, et de loin encore. Les éclats lointains des étoiles, les néons illuminant la ville, la lune et le soleil même ne seront plus que des souvenirs.
Stupidement, il espère que son corps ne serait pas incinéré, pour pouvoir voir encore quelque chose, au moins, même la lente destruction de ce qu’il a été, puis il réalise que cela ne fera aucune différence, puisqu’il ne verra jamais que l’intérieur de son cercueil, si on l’enterre. Il ne verra donc plus rien, ou le noir. Et le choix ne dépend pas de lui. Le désespoir le prend. Il voudrait pleurer, mais cela aussi lui est refusé…

Absurdement, il se demanda quelle heure il était. Bien évidemment, il avait réglé le réveil lui-même, et il savait très bien qu’il devait être environ 7 heures, que son réveil sonnerait, et que son existence habituelle reprendrait, comme avant, sans changer, ou presque…
Que signifiaient ces rêves ? Pour la première fois depuis 30 ans, il se posa la question. Que signifiaient-ils ? Il éteignit machinalement le réveil, plongé dans ces pensées spéculatives, puis décida que cela n’avait qu’une importance limitée. Il arriva en retard à son bureau.

Le temps passa et il prit sa retraite. Un vieil homme solitaire, semblait-il aux gens de l’extérieur. Malheureux, sûrement. En réalité, il était seulement désœuvré, mais il ne se sentait pas seul, ni malheureux. Ca ne signifiait en rien qu’il ne l’était pas, bien entendu, seulement, il se sentait bien, à rêvasser… Une nuit un peu plus longue, c’était parfait…

La Lune est pleine. Le ciel est plus que dégagé : il est vide. Les étoiles scintillent dans le firmament. Il baisse le regard, et voit. Une étendue morne, sans vie, sans espoir. Des terres désolées, plates, s’étendant à l’infini sous le regard. Jusqu’au bout du ciel. Je voudrais voir l’endroit où les ombres s’éteignent, prononce-t-il. Pourquoi ? Comment ? Il l’ignore.
Quelque chose change. Les ombres se font plus prononcées, les contrastes augmentent jusqu’à en être insoutenable. Chaque chose, chaque élément du décor est sombre comme un puits sans fond, ou au contraire brillant comme un petit soleil. Il ne saurait dire si le paysage se modifie, mais il ressent une impression de déplacement.
Il parvient à un endroit étrange. Les choses ne semblent pas être à leur place. En fait, elles semblent ne pas avoir de place. Les contours sont flous et imprécis, mais impérieux malgré cela, attirant le regard comme un aimant. Il n’y a plus d’ombres. Plus de lumière. Plus de contrastes. Et pourtant, il voit. L’endroit clignote un moment, puis disparait.

Il se réveilla vers six heures du matin. Il trouvait étrange que ces rêves reviennent à présent qu’il n’utilisait plus de réveil. Et ils étaient toujours aussi troublants. Pas désagréables, mais troublants. De moins en moins logiques. Et il s’en souvenait de mieux en mieux.
Il se décida enfin à enquêter sur le sujet, sans faire appel à un spécialiste bien sûr (d’ailleurs, existait-il des spécialistes de ce genre de choses ?) mais par lui-même. Il se livra au jeu de l’introspection pour essayer d’interpréter ses rêves selon la théorie psychanalytique, puis tenta sans plus de succès d’en modifier le déroulement.
Finalement, il se tourna vers l’occultisme. Il voulait savoir ce que cachaient ces songes étranges. Ainsi, il se retrouva à rêver avec un parchemin jauni dans un pentacle autour du cou…

Il est debout dans un pentagramme tracé au sol. Tout autour de lui, le néant. Froid, impersonnel, vide. Un vide glacé qui le tétanise. Puis… On lui parle. Il ne distingue pas les mots. Qui est-ce ? Qui parle ? Pas de réponse. Un mouvement. Une forme dans le noir. Un monstre ? Non, ça parle, à nouveau. Ca pense. Ainsi, tu m’as trouvé… Tu es bien téméraire, mortel. Sais-tu au moins ce que je suis ? Oui, il le sait, à présent. Mais il est trop tard.
Un rire. Il n’est jamais trop tard. Comment revenir en arrière alors ? Cherche donc. L’autre est amusé maintenant. Il s’approche toujours, lentement, cherchant à pénétrer le cercle. Je suis protégé, dit Walter tout haut. Mais mal protégé, commente son vis-à-vis. Il s’appuie contre la barrière transparente qui l’empêche d’entrer.
Lentement, comme dans un rêve – mais c’est un rêve –, il voit son double traverser la paroi, prenant chair à mesure qu’il se rapproche de lui. Je suis toi. Tous tes rêves et tous tes espoirs. Tes peurs, ton désespoir. Je sais. Sens-tu ta fin qui approche ? Oui. Bientôt, très bientôt, la nuit sera sur toi. La vraie, pas cette chose artificielle que vous avez dans vos villes. Il a craché les derniers mots méprisamment. Ils se touchent presque. A bientôt, dit l’un d’eux. Puis il se réveille.

Ce n’était qu’un rêve…n’est-ce pas ? Il se le demandait. Il sentit un contact glacé sur sa poitrine. Le parchemin avait brûlé. Entièrement consumée, les formules censée bannir ses rêves. Le pentacle était froid. Vidé de son pouvoir ? Il alla se laver le visage, puis réfléchit. Il n’avait rien d’autre à faire.
Habitude, quand tu nous tiens… Il ne fit rien, continuant comme avant, après tout, ces étrangetés n’affectaient que ses rêves. Jusqu’alors du moins, car, peu à peu, ceux-ci se reflétèrent dans sa vie réelle. Ils n’étaient plus tant des reflets de la réalité que la réalité n’était leur reflet.
Il rêvait d’un champ de fleurs et au matin, sa chambre embaumait ; il rêvait de lieux étranges et au matin, il avait un objet inconnu dans la main ; il rêvait d’accidents et il en arrivait dans ses alentours… Il commença à croire que ses rêves modelaient la réalité. Et comme il n’avait aucun pouvoir sur eux – et ce n’était pas faute d’essayer – il prit peur. Par-dessus tout, il craignait de rêver la mort d’un proche. Il prit une décision. Il retournerait voir sa mort, et partirait avec elle. Il prépara le pentacle.

Bonsoir. Bonsoir. Il s’approche du bord du pentacle. Ainsi, tu te livres à la mort sciemment ? Je veux comprendre. Et tu penses que la mort t’apportera cette compréhension ? Grossière erreur, mon cher. Comment alors ? Il s’arrête, juste à la limite de sa protection. Bons réflexes. Je vais te le dire, mais il est trop tard maintenant. Il ne dit rien, se contente d’écouter. Le moyen de comprendre… c’est rêver. Il n’est jamais trop tard.
Il parle, mais dans le même temps il sait avec une acuité terrifiante que c’est faux. Il est trop tard. Il est dans le rêve, mais il va mourir. Et ce qu’il avait rêvé – son enterrement, le vide – deviendra réalité. Sans qu’il puisse se réveiller. Jamais.
La mort – ou quelque soit le nom que l’on puisse donner à l’être tapi dans le noir – le bleu – s’approche. Il le sent. Il le sait. Que faire ? Il est au désespoir. Il abandonne. Qu’elle le prenne… Puisque c’est inévitable.
Il avait depuis longtemps accepté l’idée de sa mort, et avait même souhaité mourir dans son sommeil, mais il n’avait pas réalisé que cela signifiait mourir en rêvant. Et cela lui semble à présent le summum de l’ironie. Un grand éclat de rire…

…Et il s’échappa. Sa mère le bordait. Chut, mon chéri, tu as fait des mauvais rêves hein ? Oui, tu es très malade, le docteur va te guérir, ne t’inquiète pas. Dors… Chuchotements. Qu’a-t-il docteur ? Eh bien c’est difficile à dire, je n’ai jamais vu cela avant… Va-t-il s’en sortir ? Oui, oui, bien sûr, on va le remettre sur pied, ne vous en faites pas.
Son ton dément ses paroles rassurantes. Il s’est encore évanoui, docteur, c’est la fièvre, c’est ça ? Non, le petit garçon n’a pas de fièvre, il tombe dans le coma périodiquement et devient de plus en plus faible, cela fait des années maintenant, et ils allaient le perdre bientôt si cela continuait. Pas de cause physiologique décelable, cependant…

Rire, faible mais continu. Te revoilà, ami. Une autre partie ? Bien sûr, va donc jouer. Quel âge veux-tu avoir au début de la partie ? Vingt ans ? Monsieur est servi. Voix joyeuse et ironique. A bientôt…

Le monde tourne autour du soleil, et il est entre les deux. Il se tient dans l’espace, sombre et illuminé selon l’endroit où se porte le regard. Il ne peut pas bouger. Il ne peut pas…
Adrien se réveilla en sursaut…

Waa que dire... J'aime bien et j'aime pas ^^ J'aime bien l'histoire et certains passages, mais en meme temps, il y a des choses qui me genent... Peut-etre, parfois, quelques repetitions ^^ Mais sinon, globalement, c'est bien ^^

Merci ^^ mais j'ai pas trop le temps de retoucher là... Surtout que personnellement j'aime bof alors.. J'ai juste remis les italiques qui avaient sautées peut-être que c'est mieux comme ça... ^^ par contre voilà un autre bonus. Peut-être mieux à sa place dans petits machins en vrac mais bon...



Buvant à la source froide, il se débarbouille. Il lève la tête, soudain. Ses sens aiguisés l’avertissent du danger. Il file.
La troupe de chasseurs arrive. Humant l’air autour de l’eau, ils font une pause autour du bassin argenté. Certains se désaltèrent. Le chef aboie un ordre. Ils partent.
Légèrement, il se pose. Prudemment, il approche de l’onde filante. Il boit, relevant la tête de temps à autres pour surveiller les alentours. Il reprend les airs.
Le veilleur n’a pas bougé. Pendant tout ce temps, il n’a fait qu’observer. Ils ne l’intéressent pas. Il attend autre chose. Tapi sous la surface, il est patient. Son heure viendra.
Marchant pesamment, le visiteur suivant s’avance vers la fontaine. Balançant les hanches de cette façon caractéristique, il approche, puis boit, tranquillement, sûr de n’être point dérangé. Il est le maître ici. Une fois abreuvé, il repart.
Un intrus. Un bipède. Un homme. Il est fatigué, troublé par les lieux (si sauvages… Tant de bêtes féroces… Le danger, permanent…) il boit. Comme les autres, comme le daim, les loups, le rouge-gorge, l’ours. Comme respire le poisson guettant dans l’eau. Le poison agit. Il ne repartira plus.
La forêt continue à vivre, autour de ce sanctuaire. Autour de la source vive d’où jaillit la vie. Et occasionnellement la mort. Un autre visiteur avance...

C'est très sophistiqué tout ca...un peu trop tourner autour du pot mystérieux pour moi...mais j'aime bien l'histoire !
Je crois que tout le monde est très occupé ces temps-ci...

Pas qu'un peu ^^ merci de nous plaindre d'ailleurs.... mais nous on est bientôt en vacances ^^

Ouais, pas comme toi, Thisa-chan ^^

*tire la langue*
M'en fiche !
Moi j'ai des vacances en Novembre...

Vivre

Je ne suis pas un mystique, ni un illuminé. Je suis encore moins un saint. Je suis un être presque ordinaire, je n’ai aucune qualité divine, ni spirituelle. Et pourtant.
Aujourd’hui, je vis seul, près d’un petit village, mais ce ne fut pas toujours le cas. Les gens me prennent pour un ermite, et m’offrent un peu de nourriture, quand ils peuvent. Je les remercie en souriant, mais je n’en ai pas besoin.
Ils ne comprendraient pas, si je leur expliquais. Mais je dois raconter cette histoire, même si le vent seul m’entend, même si l’écho seul me répond. Comment ne pas devenir fou, sinon ?

J’étais jeune, alors, et insouciant, courant les routes tout le jour, dormant à la belle étoile quand je ne trouvais pas d’auberge. Jeune, oui, bien que je croyais ne pas l’être, car je n’avais pas 40 ans, et insouciant, car je vivais frugalement, et mon héritage avais été substantiel.
Cependant, j’avais un souci, ou plutôt un défaut. Comme d’autres avant moi, comme d’autres sûrement après moi, je ne voulais pas mourir. J’en avais peur, et j’aimais la vie, aussi. Je pensais que sûrement, il y avait des moyens, quels qu’ils soient, des façons de s’en garantir.
J’avais entendu parler des alchimistes, de la pierre philosophale, mais j’aimais trop la route pour penser à me fixer, et à me lancer dans la recherche. Aller vers les grandes villes ne me disait rien du tout, car j’avais aussi entendu parler de la police, et des prisons pour les vagabonds.

Je rencontrai des gens, des sorcières de village, des gitans, et tous me dirent : c’est impossible. Un temps t’a été accordée, et rien ni personne ne peut le modifier.
Puis, un jour, une jeune gitane, experte certainement en l’art d’obtenir le meilleur prix de ses talents occultes, m’en dit plus. Elle pouvait savoir combien, exactement, m’avait été alloué. Je l’écoutais, bien sûr. Elle me regarda un moment, d’un air songeur, puis me dit le prix. Rester avec elle, pour la servir, un an durant. Elle en demanda trop, ou pas assez. Toujours est-il que j’y consentis.
Un an. Pendant un an, je vécus avec elle. Ce fut difficile, au départ, d’abandonner ma liberté, mais elle ne me traitait pas en esclave, juste en auxiliaire, et nous nous entendîmes bien. Pendant un an, j’appris en silence, alors qu’elle me montrait des tours qu’elle connaissait, des trucs sans importance, certainement.
Mais j’appris, et plus qu’elle ne pensait, car j’avais l’esprit vif. Je sus bientôt quelles plantes utiliser pour entrer en transe, et quel breuvage boire. Quels dessins avaient le pouvoir de subjuguer les gens, et les choses. J’appris cela, et plus.

Puis, après un an, elle regarda ma main. Et elle me dit, calmement, que ma ligne de vie n’était pas si longue, et que je mourrais certainement sous peu. Elle me dit cela, et me le montra. Et je compris cela.
Je restai avec elle ce jour là, sans savoir comment prendre congé. Nous avions notre routine quotidienne, après tout ce temps. Mais le lendemain, alors que je sortais chercher des herbes, elle me dit adieu. Je ne compris pas, et lui répondis de même, comme à une plaisanterie. Elle me sourit, et je partis.
A mon retour, elle était morte. Ni suicidée, ni assassinée. Un accident. Imprévisible, une mauvaise chute. Et pourtant… Je repensai à ses paroles, et je frissonnai. Pouvait-elle l’avoir fait exprès ? Mais non. Alors je restais là, hagard, un autre gitan passa, et m’expliqua : « La pauvre, elle savait, et elle n’a rien pu faire. C’était écrit, et elle savait lire, pas de doute, elle savait bien, celle-là. »
Je partis, désorienté, et personne ne me retins. Je me refis vite à ma vie d’errance, que j’appréciai d’autant plus à présent, bien que la compagnie me manquât. Je voyageais, et m’émerveillais, et tout ce temps, je pensais : « Bientôt, peut-être, ma mort viendra. Quelle forme aura-t-elle ? Même elle, qui savait, elle n’a rien pu faire. Comment, alors ? » Et je ne voulais pas mourir. J’aurai mieux fait de m’en tenir là, alors.

Mais j’avais encore bon espoir, car les contrées dans lesquelles je m’aventurais alors étaient étranges, et merveilleuses. Sans doute un pouvoir existait, qui aurait pu me laisser plus de temps.
Un jour, je rencontrai une licorne. Sitôt aperçue, sitôt disparue, mais je sus que j’étais entré dans un monde de légendes. On n’y croit plus, aujourd’hui. Mais j’y croyais, alors, et ainsi je pus y pénétrer.
Je vécus, alors, de rêves et de chansons, et ma bourse ne s’ouvrit plus pendant le temps que je restai là-bas. Mais je n’oubliais pas mon obsession, car c’est ce qu’était devenu mon désir d’immortalité. Je n’oubliais pas, ni ne laissait inactif mon esprit et mes yeux. Bien assez tôt, je compris que ce que je cherchais n’était pas dans ce monde, mais en moi. Le pouvoir, toujours, réside en soi.
Alors je cherchais, je cherchais ce qui, ici et dans mes compétences, pouvait réussir cela. Je pouvais invoquer le diable, ou la mort, et passer un pacte, mais mes parents avaient bien fait leur travail : je connaissais les contes, et savais que l’on regrette toujours ces pactes.

Mais même alors, je ne savais pas, je n’avais pas compris dans son inéluctabilité cette règle d’or : Ce qui est fait ne peut être défait. On ne peut revenir en arrière, avec ou sans magie. Mais je ne savais pas, et je trouvais, enfin, ma piste. Car dans mon passé, j’avais eu de nombreux amis, étranges et ordinaires, et j’avais appris nombre de leurs arts ­­– car ils étaient artistes, tous, en leur sens, et j’aspirais à être comme eux. Je me mis donc en quête d’une aiguille, et d’une encre assez grise, ou noire.
Je trouvais les deux par hasard, ou presque, au détour d’un chemin forestier, car assis là se tenaient une vieille femme travaillant sur de la dentelle, et un vieil homme penché sur un parchemin. Je m’approchais poliment, et les saluais, mais ils ne répondirent point. Je m’enquis de leurs travaux, sans résultat, puis leur demandait s’il leur serait possible de me prêter pour un moment leurs instruments. Sans répondre, ils continuaient leurs travaux, mais, de près, je voyais que l’aiguille était déjà creuse, idéale pour ce que j’en voulais faire, et que l’encre se craquelait sur le papier comme les rides sur la peau.
J’aurais pu les brutaliser, comme souvent par le passé j’avais pris ce qu’il me fallait, quand il me le fallait, mais je savais que dans ce pays les apparences souvent étaient trompeuses, et ainsi je les saluais poliment, puis repartis. Derrière moi, je crus entendre des rires, légers, et un bruit de feuilles, mais je ne me retournais pas.
A quelques mètres, devant moi, je trouvais alors deux autres vieux, assez semblables aux précédents pour être les mêmes, peut-être, mais pas forcément. Peut-être n’était-ce qu’une coïncidence, ou peut-être ce bois était-il un lieu de travail fréquenté par les vieilles personnes. Aussi, je leur posais, poliment, ces questions, et puis les mêmes qu’aux autres, mais sans plus de succès. Arrivé là, je soupçonnais un mauvais tour de quelque créature magique, mais je pris congé, et repartis à nouveau.
Je passais ainsi de clairière en clairière, ou plutôt, comme je le soupçonne à présent, je revins encore et encore dans la même clairière. Finalement, je me lassais, et, ayant demandé si cela ne les dérangeai point, je m’assis à même le sol, devant eux. Leur travail semblait long et répétitif, et avant longtemps, je dormais.

Je fis de bien étranges rêves, cette nuit là, et voyageais en de nombreux lieux. A chaque fois, je me voyais périr, après quelques aventures merveilleuses, de maladie ou d’assassinat, d’accident ou de suicide. Enfin, je me réveillais en sursaut, et je savais combien de jours exactement il me restait. Sept. Un bon chiffre, malgré le mauvais présage.
Je me sentais glacé, et compris pourquoi la gitane avait voulu mes services pour un an. Elle avait été forte, en vérité, car si j’avais su, un an avant, que je mourrais dans une semaine, quoi qu’il arrive, je n’aurais pas pu sourire et rire comme elle l’avait fait.
Je frissonnais, mais ne désespérait pas, car je tenais un moyen d’échapper à mon sort. Je m’assis, et regardais autour de moi. Les deux anciens étaient partis, mais ils m’avaient laissé quelque chose. Leur travail, et leurs outils. Une aiguille, de la dentelle plus fine qu’aucune de ce monde, de l’encre, et quelques mots. Je m’émerveillai de la dentelle, et m’étonnais de la brièveté du message.
« Si tu fais ce que tu voulais faire avec ces outils, tu auras besoin de cela. Fais-en bon usage. » Je lus ces mots, et ne les compris pas. Qu’aurais-je besoin d’un mouchoir et d’un parchemin usagé, lors de la lente progression de l’aiguille sur la peau ? Cependant, je suivis son conseil et mis les deux dans ma poche.

Ainsi, je commençais mon travail laborieux, mu par ma seule fierté, mon arrogance, mon ignorance. Jamais je ne remis en cause ma motivation, et d’aucuns diraient que ce fut aussi bien, car sinon, je serais aujourd’hui pire que mort.
J’appliquais à la lettre les recommandations de Crescent, guidant d’une volonté sans faille le cheminement de l’encre. Je me tatouais, et la magie, venant du lieu, ou des outils, ou de moi-même, tourbillonnait dans la clairière.
Je m’étais préparé à la douleur, mais cela… C’était presque trop pour moi. Je serrais les dents, et mon sang coulait, se mélangeant à l’encre répandue sur l’herbe. Comme un sacrifice. Je partais de ma paume gauche, et suivais la ligne que l’on avait lu tant de fois, ma ligne de vie.
Ma vie commençait à défiler devant moi, ou en moi, et alors que je parcourais sur ma main le chemin du passé, je revivais chaque instant de ma vie. Et une part de moi me criait d’aller plus vite, car il ne me restait qu’une semaine, mais je ne pouvais ni hâter, ni ralentir cette expérience.
Les bons et les mauvais moments passèrent, et retournèrent se loger dans ma mémoire, mais plus vifs, et comme changés. Le premier jour, je revécus ma vie. Lorsque j’arrivais au dernier tronçon de la ligne, l’aube se levait.

Je ne sais pas à quel moment je dépassais le présent, tant le changement fut imperceptible. La transe induite par cette encre étrange, la douleur, les souvenirs, ne m’empêchèrent pas de continuer le dessin, et je ne déviais pas de la ligne, ni ne m’arrêtais.
Le futur s’étendait devant moi comme le passé, déterminé à l’avance par mes choix passés et présents. Après un temps, cependant, je me diluais, et vécus plus d’une seule vie. Dans l’une, et j’arrivais alors à la fin de la ligne que ma naissance avait tracée, j’appris l’existence des théories d’un certain Schrödinger ; dans une autre, je parlais à un ami de déjà vu ; dans une troisième, de destin.
Ma main trembla, car il me semblait que toujours à l’avenir j’aurais de ces sensations de déjà vu. Chaque jour, je l’aurais déjà vécu, à un niveau de conscience moindre, en traçant ma vie. Mais je ne m’arrêtais pas.

Je dépassais ma ligne de vie, et je mourus, simultanément, de nombreuses fois. Je pâlis, et mon esprit défaillit. Je crois me souvenir d’un trou noir, d’années de folie et de destruction. Mais ma main ne dévia pas d’un iota.
Elle semblait à ce moment animée d’une vie propre, ou d’une magie, ou d’une volonté. Peut-être la mienne, que je lui avais insufflée le jour précédent. Ou l’aiguille, creuse, grise, brillante, traçait-elle d’elle-même le dessin que je lui avais demandé. Qui sait…
Comment avais-je réussis cela ? Dépasser ma mort, et prolonger ma vie… Je l’ignore encore. Je ne sais si le pouvoir était en moi, ou en d’autres, mais je ne tenterai plus de l’utiliser. Le prix est de beaucoup trop élevé.
Je compris cela, alors, bien que mon ignorance restât grande. Je ne pouvais plus reculer, cependant, et cela aussi je comprenais. Je revins à moi, donc, et je continuais.

Mais à présent mon bras tremblait, même alors que ma main restait concentrée et stable, et son travail régulier. Une fois, alors que je reprenais de l’encre, mon bras gauche tressaillit, et si l’aiguille avait été dessus, il aurait été transpercé. Je transpirais, de plus, abondamment, et mes yeux piquaient de sueur. Avant peu, je serais aveuglé.
C’est alors, et je remercie encore ces vieilles gens pour cela, et je les maudis aussi, parfois, c’est alors que sortit spontanément de ma poche un mouchoir de dentelle, et doucement, tendrement, il essuya mon front, puis vint garrotter mon bras, l’empêchant de trembler.
Et le papier aussi voletait devant moi, devant mes yeux, rapidement, comme un papillon tremblant, et il était orné de dessins étranges, et de motifs beaux, et terribles. Progressivement, il ralentit, mais il ne s’arrêta pas, et ainsi je ne vis jamais distinctement les dessins qui l’ornaient. C’est aussi bien, je crois. Je n’aurais pas résisté à cette vision.

Même ainsi, ma tête tournait, et je savais, je savais ce que je voulais pour ma peau. De mon mieux, je guidais l’aiguille sur mon bras, puis mon ventre, mon cou, pour reproduire à l’identique ce que j’en voyais, ou devinais.
Ce que j’y gagnais, ou perdais, je ne le sais toujours pas. Je n’aurais en tout cas pas su, ou pu, choisir de meilleur motif. J’aurais hésité, et l’aiguille aurait tremblé, se serait arrêtée, et j’aurais tout perdu. Cela, je le comprends à présent.
Mais quelle magie, quels talents, quel futur y gagné-je ? Je ne saurais le dire. Ils auraient pu, sans doute, ceux qui m’offrirent cette opportunité, mais ce n’est pas leur manière. Ils vont et viennent en silence, des ombres, et je les vois, parfois, alors que les autres les ignorent.

Je n’étais bien sûr pas en état, à ce moment, de penser à ça. Ma tête était lourde, et je devais mobiliser toute mes énergies, physiques et mentales, pour ne pas commettre une erreur, qui, je le savais, aurait été fatale.
Leurs cadeaux m’aidaient, et ma volonté, et la force de mon obsession, et je finis par arriver au bout de mes peines. Tout mon corps était couvert, tant et tant qu’il semblait presque noir, ou gris, de marques scarificatrices, rituelles, visant à éloigner mon terme. J’avais changé l’aiguille de main pour travailler mon bras droit.
Je repris l’aiguille dans ma main droite, et je prolongeais la ligne jusqu’au dos de ma main gauche, dans un minuscule passage resté ouvert par miracle, ou pas. La danse du parchemin enchanté semblait parler à mon esprit, d’une façon étrange, et je la regardais fixement à présent, sans ciller.
Je comprenais ainsi, sans en être conscient, ce que je devais faire. Je ramenais la pointe par-dessus mon pouce, doucement, et je rejoignis le début et la fin de la ligne. La boucle était bouclée, et ma vie n’aurait pas de fin.

Mais alors que je reposais l’outil, j’eus un vertige. Un instant, je vis clairement la magie, la façon dont elle emplissait la clairière, émanant d’un centre focal – moi – et tourbillonnant, incontrôlée. Et j’eus peur. Car elle accélérait, et se condensait, et semblait vouloir pénétrer en moi. Je reconnus quelques-uns des motifs que j’avais inscris sur ma peau.
Puis je devins aveugle à nouveau, et quelque chose changea en moi, plus qu’avant même. Non pas un pouvoir, ni un état d’esprit, ni physique, non, quelque chose de bien plus profond. Comme si mon acte avait complètement changé ma nature, ce que j’étais.
Et je retrouvais alors mon corps, mes habitudes, mon esprit étriqué. Je sus que c’était fini. Le mouchoir n’était plus visible, ni le papier. Dans ma poche, je ne trouvais qu’un « Bon travail. » qui s’évapora sitôt lu. Et lorsque je regardais là où je l’avais posée, l’aiguille n’y était plus, non plus que l’encre d’ailleurs.
Disparus, évanouis, ou emportés ? Je n’y pensais bientôt plus. Je tournais mon esprit vers d’autres questions, plus pratiques. La première qui me vint à l’esprit fut : Combien de temps suis-je resté ainsi ? Puis je réalisais qu’elle n’avait aucun sens, que j’avais désormais tout le temps du monde, et j’éclatais de rire. J’étais immortel, et j’en étais encore heureux.

Hey c'est les vacances ! Bon je remets ça avec un truc dont l'idée principale vient d'une discussion avec echo et que je n'aurais pas posté si elle ne m'avait pas outrageusement flatté (je l'ai un peu réclamé mais quand même...) Le titre pour l'instant est Vivre mais il ne sera pas forcément très approprié....
Je poste deux fois mais c'est parce que ce commentaire + le texte ne tiennent pas dans un seul post...

A suivre.... (théoriquement)

Bon... Devoirs...

PS : Le disclaimer passe pas non plus dans le premier post (même réduit à "Crescent est à Silhol") alors je le mets ici : Le personnage de Crescent, bien que peu développé, appartient à Silhol, pas à moi.

Wah...c'est ton meilleur à ce jour, je crois...j'aime beaucoup, j'aime bien le style aussi, vraiment bien !!!
bien sûr, j'aurais préféré en anglais lol, les trucs fantastiques sonnent toujours moins bêtes en anglais pour moi...

Lol on croirait entendre echo ^^ (mais je penserai certainement la meme chose le jour ou je parlerai aussi bien anglais que vous...)

Oui c'est tout sugoi tout sugoi! Vraiment j'aime beaucoup. Genial.

Merci merci oups je vais devoir écrire la suite maintenant... Oh et puis j'ai updaté le fichier "Ecrits de Spirits" si vous le voulez... j'ai même corrigé les fautes de Yoru (pas facile....) sauf votre respect vénérable Esprit...

Euh je fais tellement de fautes que ca??? T_T So much shame... Ou tout simplement la preuve de ma betise ^^

Non mais les accents, si on les mets pas la première fois..... Word les détecte pas tous comme erreurs alors....

Et relis Delire sur mars tu comprendras.
Dois-je préciser que tu ferais aussi bien d'en profiter pour écrire la suite ? ^^

Delire sur Mars a toujours ete du en live et du freestyle... Du coup me relis pas du tout du tout, et donc plein de fautes (sachant que plein de fautes quand meme si je relis...)

tu as encore évité le point principal là yoru, qui était que tu devrais continuer...
franchement, les fautes d'orthographes c'est pas si horrible que ca, c'est juste amusant à corriger...

^^ Comment as-tu deviné ? Bon et Yoru c'est pas mal continue comme ça si tu prends de l'avance sur ta soeur elle sera obligée de continuer son truc ^^

Ben la je dois bien avoir... euh... une dizaine de pages d'avances?? (parce que Plume de Sang le Retour ca fait touplin de pages). Donc ca fait des mois qu'elle aurait du continuer ET commencer quelque chose de nouveau. Grmbl...

Umm so, first post of the year or something... Because I'm sure there will be many others this year, right?

Anyway, written for English class (called "X-citing the Spark", about creativity, really interesting class), I present...

SHARED DREAMS

Tonight is the best party of the year. The whole school is here. Furious rock music drowns out the rest of the noisy room. It’s alright though, people are dancing and drinking, not talking. My glass is empty again, I signal the barman for a refill or two. My buddies are out there dancing, yet I can’t help but feel all lonely, despite the crowd. That’s why I drink, after all. To enjoy the party some. Even just a little…

Most of the people I know are out there, partying like crazy. That awful beating pulse of sound reaches even here, in my usually quiet room. Sometimes, I wish I wasn’t so shy… I look down at the book I’m reading, and sigh tiredly. Might as well try to sleep some. I reach out and turn off the lights. – Did I lock the door? – The darkness seems to smother the noise. It all sounds so far away…

~~~

We break into the classroom with a drunken laugh. Smashed and numb, we have to support each other to avoid falling over on our way to the teacher’s desk. As I look around, I notice that the board is strangely shaped, like a disk, dusty with chalk powder or snow. With a nudge and a pointed finger, we make our way to it. At the first touch, it morphs into a window, a starry void on the other side.

~~~

The sensations of flight are exhilarating. I can feel gravity trying to pull me to the earth, the wind trying to throw me off-course, the clouds’ water droplets trying to cling to me. To float among the stars and marvel at the beauty of creation makes me feel free. Like shrugging off a heavy coat after wearing it all day, I feel relieved of a weight I hadn’t even realized was there. And yet… Something is missing…

~~~

I’m walking under the moonlight, enjoying the night. The sharpness of the air makes me feel alive. A rhythm beats in my ears – Is it my pulse? Is it music? – and I feel a familiar presence at my side. I don’t need to look, I know who it is. A friend. The best of friends. To our left, the glittering surface of the lake looks ethereal, like another world waiting for us. Changing shape with every step, flowing like the wind.

~~~

I feel uncomfortable all of a sudden. The silence fills the air with an oppressive feel. I turn away from the lake, against my will nearly, and there is no one. I am alone again, in the freezing cold. The moon is gone, the stars are shining like unholy eyes, looking down on me, judging me. I take a step, and a feeling of vertigo makes me close my eyes. I feel cold and nauseous and lonely. In a word, horrible.

~~~

Where am I? Why am I here? I try to open my eyes, but the world is spinning around me. I fall to the ground, trying to catch myself on a wall that isn’t there. A sound behind makes me jump, and sudden heartburn makes me gasp in short breaths. I turn around – slowly – but there is nothing I can see. Or is there? A shadow maybe, or floating hair. Someone running? My head is pounding, in time with my heartbeats.

~~~

I look about, moving carefully, and finally recognize running tracks. That’s at the other end of the campus, how did I get there? The wind – or a shadow – lays a fluttering kiss on my lips, and a softly echoing laugh in my ears. I stand in the near complete darkness, eyes wide open, mind set ablaze by the strangeness of the night. I can nearly make out the form of my heart’s desire, standing a few feet away.

~~~

I run, and run, and run. Exhaustion burns in my lungs. I see white at the edge of my vision. I can’t stop though. Not now. I am so close. I round one last tree – tall, imposing, leafless, the epitome of dead winter… I am tackled from behind and fall in a confusing mass of limbs and leaves and… grass? As I lay on my back, catching my breath, a happy laugh bubbles up in the air. “You’re it!”

~~~

The climb is easy. Helping each other up, we are in the flowering tree in no time. Sitting 10 feet over the ground, feet swinging, we overlook the entire forest. We playfully throw acorns at everyone, from squirrels to teachers. As the stars come up, and the sun comes down, we wish upon a falling star. We both make the same wish, I know: that this moment would last forever.

~~~

Here and now, with my lover, I lose myself in a haze of lust. Our embraced bodies smell in-toxicating. We stumble through unnoticed doors and corridors, stopping every few steps for another taste of each other’s lips. Nothing exists but each other – the half-lidded eyes, the whispered words, the shivering touch – and the world around could be burning, it seems so distant. We reach the door we want…

~~~

The sunlight streams in through the unprotected window. Slowly, we wake up to the mixed sensation of a pleasantly relaxed body and a painfully aching head. Wait a second, we? Turning to each other with widening eyes, we sputter out embarrassed apologies – and unwitting confessions. In the pregnant silence that follows, neither of us can stop the grin growing on our faces. Trying to look anywhere but at each other, our eyes fall on the clock at the same time. Classes start in 10 minutes! As we part ways a moment later, the door closes softly behind us. Still not locked.


And the first two paragraphs are supposed to be side by side, but well forums don't have very diverse layouts...
So yeah, it's a bit strange and the title's not the best, but it's also my longest piece in English yet...

Also, I think it's the first post since more than a year, I mean : last post was 01/12 but I think it was in 2010... So I hope more people will come back here, else it might get deleted or something right? ><

Double post! Because I can! Although I could put that in Petit Machins en Vrac... Meh, I want someone else than me to post in here dammit!

Anyway, our English teacher showed us this weird format: "I remember..." thingy, which apparently has been used by lots of people... So it inspired me to do the opposite (just shorter because I'm not that good) ^^ Yay being contrary!


I forget.
I have forgotten my first breath.
I have forgotten my first hug.
I have forgotten my first bottle of milk.
I have forgotten my first medical exam.
I have forgotten my first days.

I forget.
I have forgotten my first bed.
I have forgotten my first toy.
I have forgotten my first steps.
I have forgotten my first spoken words.
I have forgotten my first home.

I forget.
I have forgotten my first friend.
I have forgotten my first rival.
I have forgotten my first crush.
I have forgotten my first caretaker.
I have forgotten my first nursery school.

I forget.
I have forgotten my first idol.
I have forgotten my first fairytale.
I have forgotten my first drawing.
I have forgotten my first picture book.
I have forgotten my first dreams.

Forgotten. Forgotten. Forgotten. Forgotten. Forgotten. Five times sealed away growing up.
I have forgotten my infancy.

I forget.
I have forgotten the ball I first kicked.
I have forgotten the marbles I first collected.
I have forgotten the bike I first rode.
I have forgotten the fun I first had.

I forget.
I have forgotten the word I first wrote.
I have forgotten the numbers I first added.
I have forgotten the book I first read.
I have forgotten the things I first learned.

I forget.
I have forgotten the song I first sang.
I have forgotten the music I first played.
I have forgotten the adventure I first made up.
I have forgotten the things I first created.

Forgotten. Forgotten. Forgotten. Forgotten. Four times washed away by time. I have forgotten my childhood.

I forget.
I have forgotten some of my computer games.
I have forgotten some of my favourite shows.
I have forgotten some of my pastimes.

I forget.
I have forgotten some of my schoolmates.
I have forgotten some of my teachers.
I have forgotten some of my classes.

I forget.
I have forgotten some of my gang’s activities.
I have forgotten some of my girlfriend’s moods.
I have forgotten some of my relationships.

Forgotten. Forgotten. Forgotten. Three times lost, found and lost again. I have forgotten my teenage years.

I forget.
I am forgetting my keys.
I am forgetting my everyday stuff.

I forget.
I am forgetting my assignments.
I am forgetting my long term plans.

Forgetting. Forgetting. Twice again as the year grows long. I am forgetting my adult life.

I forget.
What more will I forget?

Forgetting. Once and always as I age. Will I forget everything in the end?


So umm... Not what I intended at first, but then I wrote it in parts so... Comments please! Not putting this on dA before I get a comment ;p

Yes! A real comment! It's alive! ALIVE! Muahahahahahah!! Spirits' lives on!!

Anyway... It is kind of depressing, I guess... Sorry about that, I didn't set out to make it sad ^^ Now I have to post it on dA! ^^

Then my life must seem very depressing to you sis, since I never remember, always forget, even very recent events ^^